À la fois refuge, lieu d’éducation et de sensibilisation, l’ancienne ferme d’exploitation, La Hardonnerie a trouvé aujourd’hui une nouvelle vocation. Sous la houlette de l’association Welfarm, elle recueille des animaux de ferme au passé difficile.
C’est en marge du petit village de Vauquois en Meuse, et au cœur de la forêt d’Argonne, que la ferme refuge La Hardonnerie trône au cœur d’un domaine de 44 ha, entre prairies et forêt.
Plus de 800 animaux d’élevage ont été sauvés depuis sa création
Dans la cour de la ferme refuge La Hardonnerie, plusieurs personnes trient pour les animaux, des aliments gracieusement offerts par un supermarché voisin. Des aliments, périmés, abîmés, qui ne peuvent plus être consommés par les humains mais qui ravissent les cochons, chevaux, et autres chèvres présents sur place.
Au total plus de 800 animaux d’élevage ont été sauvés depuis 2011 et 150 terminent paisiblement leur vie sur le site de la Hardonnerie, soit neuf espèces représentatives de l’élevage français : cochons, poules, oies, canards, lapins, ânes, chevaux, chèvres et moutons.
Tout ceci n’est possible que grâce à la générosité publique car La Hardonnerie est entièrement gérée par l’association Welfarm, qui existe et fonctionne uniquement grâce aux dons de ses 30 000 donateurs
Jessica Jeanmaire, responsable du site de la Hardonnerie – association Welfarm
Sur le site, les animaux accueillis ont tous été sauvés d’une mort certaine. Pour la plupart ils sont issus d’élevages intensifs, illégaux ou fermés par décision judiciaire, comme les poules ou les moutons, mais presque chaque animal a sa propre histoire.
Des animaux sauvés de laboratoire d’expérimentation
À deux pas de la ferme, le pré des cochons où se trouvent deux femelles Zila et Perlette, 2 ans et demi, et Mouky, 9 ans. Les deux femelles sont arrivées il y a un an, sauvées d’un laboratoire d’expérimentation animale.
Au refuge, c’est Laurence Renard qui veille sur eux. Une éleveuse de cochons repentie, qui élevait ses cochons à l’ancienne, au temps où les animaux vivaient une vie heureuse avant d’être abattus. Des cochons qui naviguaient en liberté dans sa ferme, avec accès à une nourriture variée et beaucoup d’espaces. Aujourd’hui, elle ne comprend pas ce qu’est devenu l’élevage, elle veut se battre contre la façon dont sont traités les cochons en batterie.
Aujourd’hui dans les élevages industriels, le cochon n’est pas du tout respecté. Le cochon doit pouvoir fouiner, être dehors, manger de l’herbe, voir la lumière du jour… et ce n’est jamais le cas. En plus avec le nombre qu’ils sont, il y a des conflits énormes !
Laurence Renard soigneuse animalière , ancienne éleveuse de cochons
Le site de La Hardonnerie a une capacité d’environ 150 places pour les animaux et il est saturé. Chaque année, chaque mois, presque chaque jour, le centre est sollicité pour accueillir de nouveaux animaux et ne peut répondre à toutes les demandes.
D’autres de la maltraitance humaine
Marie Zgud, soigneuse animalière sur le site, vient juste d’attraper Vanille, une très jolie jument aux airs de Comtoise. Il faut lui faire des soins car elle a des problèmes à un œil.
La plupart du temps on a des animaux qui n’ont pas été bien suivis sur le plan sanitaire donc on a pas mal de soins à leur faire.
Marie Zgud, soigneuse animalière - Association Welfarm
L’histoire de Vanille est terrible. Avec un autre cheval, ils ont été retrouvés par des promeneurs attachés à un arbre, en pleine forêt. Leur état faisait peur à voir, ils étaient dans un état de maigreur extrême.
Aujourd’hui ils se portent bien et vont terminer leur vie en toute quiétude, car c’est le principe à La Hardonnerie : on demande simplement aux animaux de vivre heureux et en bonne santé jusqu’à leur mort.
"Si on s’engage à sauver ces animaux, c’est pour qu’ils soient sauvés jusqu’à la fin de leur vie"
L’une des solutions évoquées avec Jessica Jeanmaire, coordinatrice du site de La Hardonnerie, pour pouvoir libérer de la place sur le site, est celle de l’adoption. Mais cette option est exclue.
Pour Jessica, il est hors de question de les mettre à l’adoption pour ensuite être placés dans un pré sans abri en hiver ou adoptés pour faire des œufs et du fromage.
Elle explique que la gestion et le sauvetage d’animaux d’élevage maltraités passe par l’éducation et la prévention. Tout au long de l’année la ferme refuge accueille les visiteurs (plus de 10 000 depuis 2011). Un moment idéal pour rappeler la nécessité d’avoir les capacités financières afin d’assumer le bien-être des animaux que l’on prend.
La ferme refuge La Hardonnerie est à découvrir dans l'émission En Terre Animale sur la plateforme france.tv