Depuis le 1er janvier, les professionnels n'ont plus le droit de vendre des pesticides aux particuliers. Certains jardiniers amateurs ont fait des stocks de produits avant qu'ils ne soient interdits à la vente, d'autres se tournent vers d'autres techniques de cultures. 

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"Depuis fin novembre, on a vendu tous les pesticides qu'on avait en stock !" déclare Philippe Baumaux, président des Graines Baumaux, connu pour son catalogue de ventes par correspondance. Installée dans les Vosges, à Mirecourt, l'entreprise familiale propose plus de 7100 références. Des graines, des plantes, des accessoires de jardinage, des engrais mais pas de pesticides. Leur commercialisation est interdite depuis le 1er janvier. Cette interdiction a été voté en 2014 dans le cadre de la loi Labbé du nom du sénateur du groupe écologiste. Un an plus tard, un amendement présenté par le même sénateur et Ronan Dantec avançait cette interdiction à 2019 alors que la loi la prévoyait en 2022.

"Les particuliers qui font usage de pesticides bénéficient rarement d'un niveau d'information suffisant concernant la dangerosité des produits qu'ils épandent, et ils ne bénéficient pas comme les professionnels d'une formation adaptée concernant les dosages et l'usage des équipements de sécurité nécessaires"

expliquent les élus écologistes à l'origine de cet amendement. Ils rappellent que les pesticides utilisés en zones non agricoles représentent 7% (dont 6% en jardins particuliers) des substances actives phytosanitaires utilisées en France. 

"Comment va-t-on faire ?" voilà une des questions récurrentes à laquelle l'équipe de Philippe Baumaux doit répondre. Ses clients ont fait leur stock de produits aujourd'hui interdit à la vente. "Le problème, précise le spécialiste, c'est qu'ils mettent trois fois plus de produits que nécessaire.."
 


Des solutions existent. Les pages du catalogue de Philippe Baumaux proposent toujours des insecticides. Essentiellement des pièges basés sur les hormones. Cela attire les mâles et bloque ainsi la reproduction. Mais, le professionnel ne propose plus de produits bio avec autorisation de mise sur le marché comme les produits à base d'acide pelargonique issus des géraniums. "Ce n'est pas efficace" constate-t-il. Phillippe Baumaux est assez pessimiste, "Cela n'engage que moi, mais les produits proposés sont moins efficaces et, en plus, les insectes deviennent plus résistants. En plus de nouvelles espèces invasives apparaissent..."

Et quand les stocks seront épuisés ? Des organismes comme la Fredon ( Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles de Franche-Comté) ont des solutions. Ce syndicat professionnel  peut "vous aider à diagnostiquer une maladie, un insecte, la cause primaire des déclenchements des symptômes. La FREDON Franche-Comté vous proposera un panel de solutions possibles".

Dans le cadre du programme Ecophyto II, les experts de la Fredon proposent des formations aussi bien aux particuliers qu'aux professionnels. Mais déjà, des sites internets peuvent vous aider à apprendre à jardiner autrement, sans glyphosate ou autres pesticides. "Jardiner autrement" . Les rédacteurs de ce site préconise de bien connaître son jardin, d'"agir en amont des problèmes" et d'utiliser des produits de biocontrôle.

Un autre site, Permaculture design, donne de nombreux conseils pour sauter le pas. La permaculture Le mot « permaculture »  regroupe des "principes et des techniques d’aménagement et de culture, à la fois ancestraux et novateurs (...). Il vise à faire de son lieu de vie un écosystème harmonieux, productif, autonome, naturellement régénéré et respectueux de la nature et de TOUS ses habitants !"

Bref, des alternatives existent. Dans les lycées agricoles, les élèves apprennent à produire autrement selon les principes de l'agroécologie. Pour les particuliers, pas question de retourner à l'école. C'est à eux de chercher les informations pour continuer à se faire plaisir en jardinant et en préservant leur environnement. 
 
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