Elle porte un collier émetteur depuis sa capture fin octobre. Cette louve, pistée dans le cadre du projet de recherche suisse "Wolves and Cattle", a été surtout repérée dans le Haut-Doubs. Et de nombreux pièges photographiques la montrent en compagnie d'un mâle.
Elle est suivie à la trace depuis deux mois maintenant. Et depuis sa capture le 30 octobre 2024 de l'autre côté de la frontière, sur le territoire de la meute du Marchairuz, elle a fait du chemin, c'est le moins qu'on puisse dire. Équipée d'un GPS, cette louve qui n'avait pas encore été identifiée en Suisse et qui porte désormais le matricule F259, s'est surtout promenée en Franche-Comté. "Son secteur d’activité se situe en grande partie en France et couvre une superficie de 480 km2 depuis sa capture", indique aujourd'hui le KORA.
Repérée dans le Haut-Doubs avec un mâle
"Depuis le marquage, nous surveillons en permanence ses déplacements, explique la fondation helvète. Le collier GPS enregistre sa position toutes les quatre heures en cas de réception de satellites et transmet une série de positions tous les deux jours environ." Et sur la carte, on la voit principalement évoluer dans un vaste périmètre entre Mignovillard, Mouthe et Rochejean, dans le Haut-Doubs.
Une équipe de terrain se rend aussi régulièrement sur les lieux où la femelle a séjourné un certain temps pour effectuer des recherches de proies ou relever d’autres indices. Et surprise, le suivi des traces dans la neige et les images prises par des pièges photographiques ont permis de "documenter plusieurs fois F259 en compagnie d'un mâle".
Programme de recherche
F259 est la deuxième louve à avoir été dotée d'un collier émetteur dans le cadre du projet de recherche suisse "Wolves and Cattle" (loups et bétail en anglais). En mars 2024, un premier canidé avait déjà été suivi par une balise pendant quatre mois. "Notre objectif est de marquer d'autres loups à l'avenir afin de mieux comprendre l’écologie du loup dans un paysage dominé par les activités humaines", indiquent les responsables du projet qui précisent que les captures se poursuivront cet hiver.
Durant l'été dernier plusieurs troupeaux de bovins ont également été équipés d'émetteurs GPS dans deux zones "bien contrastées au niveau de la présence de loups". Depuis le retour du loup en Suisse dans les années 1990, en effet, les dommages attribués au prédateur, comme les études sur le loup, concernaient principalement les moutons dans les estives. Il existe encore peu de données scientifiques sur les attaques perpétrées sur les bovins ou sur les équidés.
Ces recherches sont financées par la fondation KORA et réalisées en collaboration avec l’Université de Lausanne, le Canton de Vaud, l’Institut de Santé des Poissons et de la Faune Sauvage (FIWI) de l’Université de Berne, ainsi qu’AGRIDEA, un centre de ressources indépendant qui agit en faveur de l'économie agricole et alimentaire en Suisse.