"Le narcotrafic appelle autre chose que des solutions simplistes" : après des tirs à Besançon, Anne Vignot règle ses comptes avec l'opposition

Après le mitraillage d'un barber shop au centre-ville dans la nuit du 14 au 15 janvier, la maire écologiste de Besançon (Doubs) répond aux critiques de l'opposition municipale et demande ”un véritable arsenal réglementaire et des moyens humains” pour lutter contre le trafic de drogue.

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Après des tirs d'arme automatique au centre-ville, très probablement "liés au trafic de drogue" selon elle, Anne Vignot, la maire (EELV) de Besançon (Doubs) a demandé vendredi 17 janvier 2025 ”un véritable arsenal réglementaire et des moyens humains” pour lutter contre le narcotrafic.

"S’attaquer au problème complexe international qu’est le narcotrafic appelle autre chose que des solutions simplistes", explique l'élue écologiste dans un communiqué.

Un barber shop pris pour cible

Dans la nuit de mardi 14 au mercredi 15 janvier, un barber shop a été pris pour cible dans le quartier Rivotte, au pied de la Citadelle. La fusillade n'a fait aucun blessé. De nombreux impacts étaient visibles sur la vitrine. Une quinzaine d'étuis de calibre 5,56, correspondant aux munitions d'un fusil d'assaut de type kalachnikov, ont été retrouvés sur place par les enquêteurs.

Selon l'Est-Républicain, le commerçant visé serait le frère d'une figure locale du grand banditisme, Mohamed Mordjane, condamné à 30 ans de réclusion criminelle le 20 décembre dernier pour le meurtre d’Houcine Hakkar, et actuellement en fuite. Mais contacté parFrance 3 Franche-Comté, son avocat a démenti et évoque un homonyme. 

"Les sommes importantes que le trafic génère, la concurrence entre les organisations criminelles et les rivalités territoriales ont comme conséquences constantes une augmentation et une extension sans précédent des violences de la criminalité organisée", observe Anne Vignot.

Anne Vignot, maire (EELV) de Besançon. © David Martin - France Télévisions

La France est submergée par le trafic de drogue international. L’intégralité du territoire national, métropole et outre-mer, est touchée : des grandes aux petites villes, des villages aux hameaux. Le récent rapport sur le doublement de la consommation de cocaïne nous alarme tous.

Anne Vignot, maire (EELV) de Besançon.

Communiqué du 17 janvier 2025.

"Un véritable arsenal réglementaire et des moyens humains"

"Le trafic de drogue est là, partout en France", insiste la présidente de Grand Besaçon Métropole. Elle précise que l'Association des maires de France (AMF), France Urbaine, les maires de toutes couleurs politiques,tout comme le rapport sénatorial transpartisan, demandent "une réaction de l'État pour enrayer ce fléau".

La lutte contre la grande délinquance nécessite des moyens pour la sécurité, l’appréhension des délinquants, des moyens d’enquête scientifique, financières et policières. Face à ce fléau national et international, nous avons besoin d’un véritable arsenal réglementaire, d’un travail diplomatique et de moyens humains revus à la hausse.

Anne Vignot, maire (EELV) de Besançon.

Communiqué du 17 janvier 2025.

À Besançon,"un tournant a eu lieu à l’hiver 2019-20, lorsque les trafiquants et leurs armes ont intimidé, blessé et tué,  fait remarquer Anne Vignot. Tous les lieux sont à protéger, tous sont précieux : Thise, Montrapon, Avanne, Planoise ou la rue Rivotte." L'élue rappelle que, depuis son élection en 2020, elle travaille justement à "augmenter la présence de policiers nationaux sur le terrain et travailler main dans la main avec la police, la justice et les services sociaux".

Passe d'armes avec l'opposition

Cette déclaration fait suite aux critiques de l'opposition municipale qui avait réagi dès mercredi à ces tirs "perpétrés en plein cœur historique de Besançon". Une nouvelle fois, Ludovic Fagaut (LR) avait interpellé la maire au nom du groupe Besançon Maintenant et exigé que "la vidéoprotection soit renforcée dans tous les quartiers mais aussi et surtout que la municipalité revoit sa position sur la question de l'armement et les missions de la police municipale”.

Ludovic Fagaut, chef de file de l'opposition municipale (LR) à Besançon. © David Martin - France Télévisions

"Nous refusons que Besançon sombre une nouvelle fois dans un cycle de faits criminels liés aux règlements de comptes du narcotrafic", avait-il indiqué dans un communiqué. "Les caméras n’empêchent pas les fusillades, lui a répondu Anne Vignot dans son communiqué, et les policiers municipaux n’interviennent pas la nuit, ne nous leurrons pas sur les solutions à mettre en œuvre."

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