La Ville de Besançon a annoncé officiellement ce lundi 20 janvier 2025 qu'elle quittait le réseau social X. Le jour même de l'investiture aux Etats-Unis de Donald Trump, qui a fait d'Elon Musk, le propriétaire de la plateforme, son ministre de "l'efficacité gouvernementale".
Le moment a été choisi. La Ville de Besançon a annoncé ce lundi 20 janvier qu'elle fermait son compte sur le réseau social X (anciennement Twitter). Tout un symbole.
"Aujourd’hui, explique la municipalité dans un communiqué, Donald Trump deviendra officiellement le 47ème président des Etats-Unis d'Amérique. À cette occasion et à l’instar de nombreuses collectivités et institutions la Ville de Besançon quitte le réseau social X, le réseau social de son ministre de "l’efficacité gouvernementale", le milliardaire d’extrême droite Elon Musk."
"Pourquoi nous quittons X."
Et c'est sur ses autres réseaux sociaux, Facebook et Instagram, que la capitale comtoise justifie sa décision. " Ce réseau social était jusqu’alors utilisé pour informer les citoyens membres de ce réseau de nos actions municipales et d’y assurer notre mission de service public d’information, explique la ville. Son fonctionnement actuel ne nous permet plus de répondre à cet enjeu."
Comme la grande majorité des collectivités locales, la capitale comtoise possédait depuis février 2011 un compte sur Twitter, renommé X en juillet 2023, quelques mois après son rachat en octobre 2022 par Elon Musk pour un montant de 44 milliards de dollars. La Ville de Besançon y comptait près de 14 000 followers.
Absence de modération
Mais la municipalité n'y a désormais plus sa place. "L’absence de modération et le paramétrage des algorithmes favorisent la diffusion de contenus haineux et la circulation de théories complotistes et climatosceptiques", affirme la ville.
Les échanges et les débat nuancés et apaisés n’y sont plus possibles, les campagnes de cyberharcèlement y sont légions et portent atteintes aux personnes qui en sont la cible.
Communiqué de la Ville de Besançon.20 janvier 2025.
Anne Vignot, la maire (EELV) de Besançon, s'est d'ailleurs déjà "déconnectée" depuis plusieurs mois. Elle fait silence son compte personnel depuis le jour même du résultat de l'élection américaine, glisse-t-on dans son entourage.
Départs en série
Besançon n'est pas la seule collectivité à quitter la plateforme. Deux jours avant elle, samedi 18 janvier, c’est la Région Grand-Est qui a déclaré qu'elle renonçait à utiliser le réseau d'Elon Musk en raison de ses prises de position récentes et de ses orientations de plus en plus radicales. "Aujourd’hui, force est de constater que cet outil s’est transformé en un vecteur de division, explique Franck Leroy, président (DVD) du conseil régional du Grand-Est dans un communiqué. Rester sur X en 2025, c’est fermer les yeux sur une dérive préoccupante : celle d’une plateforme où l’algorithme amplifie la haine, le racisme, promeut les mensonges et valorise les discours extrémistes." Mêmes critiques de la part de la Ville de Paris qui "a tweeté" pour la dernière fois le 16 janvier.
#HelloQuitteX Informer toutes celles et ceux qui s’intéressent à Paris ici était la mission de service public de @Paris. Au fil du temps, celle-ci est devenue complexe puis impossible. pic.twitter.com/ffNlDHLRMm
— Paris (@Paris) January 16, 2025
En octobre dernier, c'est l'Université de Franche-Comté qui avait choisi de ne plus alimenter son compte X à l'instar de nombreuses universités françaises. “X démontre qu’il ne porte pas du tout nos valeurs”, confiait alors Macha Woronoff, sa présidente, à France 3 Franche-Comté.
La ville de Besançon continuera, dit-elle, d’assurer sa mission de service public d’information sur le réseau social bluesky, dont le logo est un papillon bleu qui rappelle le fameux oiseau de Twitter. Elle a inauguré son compte avec ce court message : "Au revoir X. Bonjour Bluesky !" Avec un émoji qui sourit.