Citroën étend son rappel massif de C3 à toute l'Europe. L'association de consommateur UFC-Que choisir a déposé une plainte pour "pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d’autrui", dans le dossier des airbags Takata défectueux. Explications.
Citroën va étendre à toute l'Europe les rappels des très populaires Citroën C3 et DS3, rendues dangereuses par des airbags défaillants de marque Takata, a annoncé mardi la marque du groupe Stellantis. Une première vague de rappels est prévue dès la fin janvier, portant sur 98.000 de ces véhicules fabriqués entre 2009 et 2019, dont 73.000 en France.
Les airbags du fabricant japonais Takata - qui a fait faillite entre-temps - secouent le secteur de l'automobile depuis 2014 : ils ont causé plusieurs décès dans le monde en projetant des pièces dangereuses au visage du conducteur, à cause d'un gaz qui vieillit mal dans les climats chauds et humides.
"Il faut s'empresser rapidement de savoir si votre voiture est concernée"
"Il faut s'empresser rapidement de savoir si votre voiture est concernée et faire faire les réparations", a prévenu le porte-parole du Mobilité Club France Yves Carra, ce mercredi sur franceinfo concernant les Airbag Takata, installés sur certains modèles de voiture Citroën C3 et DS3 équipés de l'Airbag Takata défectueux dans toute l'Europe et les DOM-TOM.
L’UFC-Que choisir (association de consommateurs), a annoncé ce mardi dans un communiqué transmis à l'Agence Radio France, déposer une plainte pour "pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d’autrui", dans le dossier des airbags Takata défectueux. Une enquête de la cellule investigation de Radio France a révélé mercredi 8 janvier qu’au moins une quinzaine de personnes avaient été tuées par l’explosion de ces airbags défectueux en France alors que, dès 2016, des alertes internes ont été lancées sur leur dangerosité chez Stellantis.
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Une commission d’enquête parlementaire
L'association de consommateurs réclame par ailleurs "une commission d’enquête parlementaire face aux zones d’ombre persistantes dans la gestion plus que chaotique du scandale des airbags Takata". Au vu de l’ampleur "du scandale et des dysfonctionnements constatés, tant des constructeurs que des pouvoirs publics", l'UFC-Que Choisir "met enfin en demeure l’entreprise Automobiles Citroën d’indemniser sans délai, et de tous les préjudices liés à l’immobilisation forcée de leur véhicule, les propriétaires victimes", peut-on lire dans ce communiqué.
La plainte est déposée auprès de la procureure de la République de Versailles. Près de 2 ans après les premières campagnes de rappel en France, l'UFC-Que choisir regrette "l’absence d’annonce par les pouvoirs publics d’une enquête globale quant à l’origine et aux responsabilités de ce scandale, mettant principalement en cause, le groupe Stellantis et Citroën". Ce "n’est plus acceptable", dénonce l'UFC-Que choisir.
Il y a "une gestion chaotique" de cette affaire "au mépris des vies humaines". L’association exhorte également les parlementaires à créer cette "commission d’enquête afin de recueillir tous les éléments d’information permettant de clarifier les responsabilités de chacun des acteurs dans l’organisation et la gestion de ce nouveau scandale automobile en France".