"Quand je serai grand, j'aurai ce bateau" : cette classe suit le Vendée Globe en temps réel, "une vraie aventure pédagogique"

Dans une classe de CM1-CM2 d’Héricourt (Haute-Saône), le Vendée Globe est devenu le cœur d’un projet pédagogique captivant. Guidés par leur professeure passionnée, les élèves suivent la course, alliant apprentissages et découvertes interdisciplinaires. Une aventure qui fédère et inspire.

Dans la classe de CM1-CM2 de l'école Saint-Joseph, à Héricourt (Haute-Saône), un nouveau rituel s’est mis en place : regarder le classement du Vendée Globe. Presque religieusement, dès leur arrivée, les 16 enfants regardent les avancées de la course, chacun suivant son navigateur préféré.

Yannick Bestaven pour l’un, Sébastien Simon pour l’autre… Les 16 élèves ont tous leur chouchou. Et quand on dit religieusement, c’est à peine exagéré. Toutes les quatre heures, les résultats sont actualisés. Et toutes les quatre heures, Gaspard va y jeter un œil, voir si son navigateur a grappillé des places. 

Un projet interdisciplinaire

À l’initiative de ce projet qui s’inscrit parfaitement dans le programme pédagogique, leur professeure, Aurore Saglibene. Un moyen pour cette Bretonne d'origine de leur partager sa passion pour la voile. Rien n’est laissé au hasard et pendant quatre mois, tous les enseignements tourneront autour du Vendée Globe.

Des problèmes de mathématique aux exercices de conjugaison, un nom de skipper traîne toujours. La géographie, avec les notions de latitude, longitude, équateur, l’histoire des grandes découvertes et des grands explorateurs, les peintres qui ont travaillé sur la mer, la littérature…

“En ce moment, on étudie le livre Sinbad le marin. Je leur lirai aussi le tour du monde en 80 jours de Jules Verne" détaille Aurore Saglibene à nos journalistes Kévin Héliès et Eric Debief. "On continue le programme du CM1-CM2, tout en s'amusant autour d'un projet. Parce qu'on apprend aussi en s'amusant”. Un réel projet interdisciplinaire. 

Colette Demeusy, directrice de l'établissement Saint-Joseph, a tout de suite été enthousiaste face à ce projet qui “donne sens aux apprentissages”. “Il fédère le groupe et établi une cohésion au niveau des élèves de CM, commente-t-elle. Il donne envie de découvrir des nouvelles choses, de découvrir un nouveau sport, il crée un nouveau lieu. Et puis, évidemment, une compétition dans un bon esprit. C'est ce qu'on essaie évidemment d'éduquer à nos élèves.”

Les parents, partenaires du Vendée Globe

Sur un cahier spécial, les élèves continuent d'apprendre le vocabulaire de la mer, des bateaux… Tout en impliquant les parents, qui sont de réels partenaires dans ce projet. Le week-end, le mercredi, les vacances, le cahier part à la maison. Les enfants doivent continuer à surveiller le classement avec leurs parents, "ainsi que le jeu Virtual Regatta, pour les familles qui souhaitent y participer”, précise Aurore Saglibene, en citant cette simulation en ligne du Vendée Globe.

En parallèle, la professeure des écoles a commencé elle-même la course sur Virtual Regatta le dimanche 10 novembre, à la même heure que les skippeurs professionnels du Vendée Globe. Un projet enrichissant aussi bien pour les élèves que pour leur enseignante. De quoi déclencher quelques vocations chez les élèves : en effet, plusieurs se rêvent déjà skippers.