Un constructeur qui en rachète un autre. Le français PSA qui racheterait l'Allemand Opel. Réactions aux portes de l'usine de Sochaux (Doubs).
Forcément ce matin aux portes de l'usine Peugeot de Sochaux dans le Doubs, le rachat était dans toutes les conversations. Rien n'est fait. Certains craignent de perdre dans ce mariage franco-allemand. D'autres salariés y voit la perspective d'un groupe PSA encore plus fort. L'avenir seul le dira.
Avec des salariés - Eric Peultier Délégué FO (PSA Sochaux) - Jérome BOUSSARD, Délégué CGT (PSA Sochaux). Reportage F.Buridant, D.Colle.
PSA racheterait Opel, mais pourquoi ?
Mardi, PSA (marques Peugeot, Citroën et DS) a indiqué qu'il "explorait la possibilité d'acquérir Opel et Vauxhall. C'est sous cette dernière marque que sont commercialisés au Royaume-Uni les véhicules connus sur le continent sous la marque Opel.Les activités européennes de General Motors sont en perte chronique et ont coûté au total 15 milliards de dollars au géant de Detroit depuis 2000. La chute de la livre sterling dans la foulée du vote du Brexit a annihilé les espoirs de retour dans le vert en 2016, et l'exercice s'est soldé par une nouvelle perte, de 257 millions de dollars.
Fin 2015, l'entreprise Opel employait 35.600 salariés, dont 18.250 en Allemagne. En Europe, Opel produit au total dans dix usines réparties sur six pays.
Un rachat stratégique pour PSA ?
Opel et Vauxhall, marques de General Motors en Europe visent les mêmes segments que PSA sur les voitures de gamme intermédiaire.Un rapprochement PSA-Opel permettrait de "dégager des synergies supplémentaires sur l'ingénierie, la production, la distribution et les achats", ce qui a réussi à Renault-Nissan et aux marques du groupe VW, démontre pour sa part Marc Mechaï, responsable du secteur automobile chez Accenture. Mais il met aussi en garde contre une possible "cannibalisation" de gammes qui jouent sur le même terrain.
Le possible rachat fait grand bruit jusqu'à Berlin
Le gouvernement allemand, surpris par la révélation de discussions sur un rachat d'Opel par le français PSA, va s'impliquer pour défendre les sites allemands et les emplois du constructeur à l'éclair, selon plusieurs déclarations officielles mercredi."Il s'agit d'une décision entrepreneuriale, que je ne vais pas ici maintenant évaluer, mais le gouvernement se fera une idée à ce sujet à la lumière des discussions" qui vont avoir lieu entre toutes les parties, a déclaré le porte-parole du gouvernement Stefan Seibert lors d'un point presse régulier.
"Nous sommes actuellement dans une phase où les ministres spécialisés discutent avec toutes les parties concernées", a-t-il ajouté.
La ministre de l'Economie social-démocrate Brigitte Zypries doit notamment entrer en contact ce mercredi avec son homologue français Michel Sapin, a indiqué la porte-parole du ministère Tanja Alemany lors la conférence. Une rencontre entre la chancelière conservatrice Angela Merkel et le patron de PSA Carlos Tavares n'est actuellement pas à l'ordre du jour.
Un porte-parole de PSA avait indiqué mercredi que Carlos Tavares souhaitait rencontrer la chancelière et les organisations syndicales d'Opel pour évoquer le projet de rachat.