Qui dit confinement dit moins de TER, moins de passagers à bord et des recettes amputées de 30 à 40 millions d'euros pour le conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. Récit d'une année qui déraille.
L'épidémie de Covid-19 a mis les trains régionaux à l'arrêt plusieurs fois en 2020. Cette situation fragilise l'équilibre financier des TER, bâti sur une convention entre le Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté et la SNCF.Une fréquentation en chute libre
Le TER a beaucoup souffert des restrictions de circulation.En mars 2020, à l'occasion du premier confinement, seul 5% du trafic normal des TER était assuré.
Leur fréquentation était passée à 1.000 voyageurs au lieu de 60.000 voyageurs quotidiens en Bourgogne Franche-Comté.
Avec le deuxième confinement, commencé le 30 octobre, seuls 20% des TER sont à nouveau bloqués à quai.
Mais la fréquentation du réseau a diminué de moitié par rapport à 2019, en raison du télétravail notamment.
Au conseil régional ce lundi 16 novembre 2020, le socialiste Michel Neugnot a expliqué les conséquences financières pour la collectivité :
"Cela engendre une perte de recettes d'environ 30 à 40 millions d'euros sur les 80 millions prévus."
Il faut, selon lui, trouver un nouveau modèle économique : "La région investit chaque année 320 millions d'euros dans cette convention avec la SNCF. Il est possible que certains usagers se détournent durablement du train suite aux confinements. Cela pourrait représenter jusqu'à 30 millions de recettes en moins pour 2021."
Etre réactif
Afin d'être au plus près des besoins des usagers du TER, la SNCF organise des comptages de voyageurs plus fréquents.Elle en fait une à deux fois par semaine depuis le début du deuxième confinement, le 30 octobre 2020, dans une vingtaine de gares de la région et à bord des trains.
Le service communication explique que cela permet de "réduire le trafic sans déprogrammer les trains situés aux heures de pointe".
Cédric Journeau, le président de la FNAUT (Fédération nationale des usagers des transports) de Bourgogne Franche-Comté, confirme : "Les retours que nous avons de nos usagers sont bons d'autant que, sur les milliers de navetteurs de l'Yonne ou de l'étoile de Dijon, un certain nombre a pu passer en télétravail."
En fin connaisseur du dossier, il a participé à de nombreuses manifestations pour le maintien de petites lignes et s'inquiète pour l'avenir :
"Si le modèle est déficitaire les régions continueront-elles à financer les petites lignes ? "
Un nouveau modèle
Du côté du Conseil régional, il n'est pas question de se désengager mais plutôt de se réinventer.Pour ne pas perdre les 4400 abonnés annuels de 2020, impactés par la grève de 2019 et immobilisés en mars par le confinement, la région et la SNCF travaillent sur un nouvel abonnement annuel "télétravail".
Disponible dès le mois de janvier 2021, il intégrera l'idée que certains navetteurs se déplaceront seulement deux ou trois jours par semaine jusqu'à leur lieu de travail.
"Il faut se dire que la Covid va marquer durablement nos modes de vie mais peut aussi être un accélérateur de développement."
La SNCF incite les voyageurs à vérifier les conditions de trafic à 17H la veille de leur départ sur le site internet SNCF Bourgogne Franche-Comté, sur l'#AssistantSNCF :
? [Info Covid-19] ?
— TER BFC Trafic (@TER_BFC_Trafic) November 3, 2020
Dans le cadre du CONFINEMENT, @SNCF adapte son offre de transport qui sera réduite dès mercredi 4 novembre.
Nous vous invitons à vérifier les horaires de vos TER tous les jours à partir de 17h pour vos circulations du lendemain sur l'#AssistantSNCF pic.twitter.com/EDKmJ3BD5V