Porcs, bovins et canards: le gouvernement débloque une rallonge de 290 millions d'euros de soutien à l'élevage pour soulager des filières éprouvées par des crises aggravées par des épizooties, comme la grippe aviaire qui affecte les producteurs de foie gras.
Rallonge pour les éleveurs du sud-ouest
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé mardi qu'une enveloppe de 290 millions d'euros supplémentaires était allouée aux éleveurs, dont 130 millions aux producteurs de palmipèdes du sud-ouest affectés par la grippe aviaire.Parmi les éleveurs les plus affectés, les représentants des producteurs de palmipèdes du Sud-Ouest ont été reçus mardi matin à Paris par M. Le Foll qui leur a annoncé les modalités d'indemnisation des pertes de revenus dues aux mesures d'assainissement prévues pour éradiquer la grippe aviaire.
Selon le ministre, l'élevage des canards notamment, suspendu pour un grand nettoyage début avril, pourra reprendre "au début du mois de mai avec des canetons sains".
La durée de fermeture des élevages tient compte de la nécessité "que le vide sanitaire soit efficace mais que la production puisse reprendre le plus rapidement possible", a-t-il expliqué devant la presse.
"La bonne nouvelle c'est l'engagement de l'Etat", a assuré Christophe Barrailh, président du Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras (Cifog) lors de cette conférence de presse. Selon lui, "les enveloppes dégagées sont significatives, mais beaucoup de choses restent à faire, notamment concernant les entreprises".
Des indemnisations complémentaires pour les entreprises, comme les abatteurs, seront précisées ultérieurement selon le ministère. Un arrêté sera publié au Journal Officiel "en fin de semaine prochaine" précisant ces dispositifs.
L'élevage bovin reçoit aussi en compensation de la fièvre catarrhale
Les éleveurs bovins touchés par la fièvre catarrhale ovine (FCO) recevront pour leur part 31 millions d'euros et les commerçants en bestiaux concernés par cette épizootie 4 millions.Le plan de soutien à l'élevage bovin, porcin et laitier annoncé l'été dernier, de 700 millions d'euros, se trouvera lui augmenté de 125 millions, selon les annonces du ministre.
Ainsi le Fonds d'allégement des charges (FAC) est doté de 50 millions de plus et il y aura également 50 millions de prise en charge de cotisations MSA supplémentaires.
Des mesures 'rustines', selon la FNSEA
Ces rallonges du FAC et de la MSA "sont dimensionnées pour répondre à toutes les demandes remontées des cellules d'urgence par les préfets", a assuré le cabinet du ministre.Autre dispositif important de ce plan, "l'année blanche", qui doit permettre aux éleveurs de reporter leurs remboursements bancaires en fin d'échéance, est dotée de 25 millions d'euros de plus. Elle sera ouverte aux producteurs de palmipèdes,
de fruits et légumes et aux céréaliers, avec une nouvelle date de remise des dossiers fixée au 30 juin 2016.
Xavier Beulin, président du principal syndicat agricole, la FNSEA, a "pris acte" mardi des soutiens financiers à l'élevage, mais déploré l'effet "rustines" de ces mesures "qui montre qu'on ne traite pas vraiment les problèmes structurels".
Le Ministre a aussi appelé les entreprises agroalimentaires "à prendre leurs responsabilités"
Pour tenter de régler ces problèmes structurels, le ministre a incité les différentes parties prenantes à prendre leurs responsabilités.Il a appelé "solennellement les entreprises de l'agroalimentaire et de la distribution à la responsabilité", afin de permettre une meilleure prise en compte des coûts de production dans les prix pratiqués.
"Cette fois-ci, on ne peut pas poursuivre des négociations commerciales avec pour seul but de faire baisser les prix", a-t-il clamé.
Il a également lancé un appel aux représentants des filières bovine, porcine et laitière pour revoir les modes de rémunération des éleveurs qui doivent tenir compte des niveaux de qualité demandés par l'aval des filières et les consommateurs.
Le gouvernement a prévu que les avances de trésorerie dans l'attente du paiement des aides de la PAC (politique agricole commune) soient étendues pour atteindre 500 millions. Concernant la sécheresse de l'été 2015, M. Le Foll a également indiqué
qu'une mission d'expertise allait se rendre prochainement dans les régions où certaines zones n'ont pas été reconnues