Pour l'un, une balade, pour l'autre, un enfer. Tandis que l'Espagnol Carlos Sainz (Peugeot) a continué vendredi à voguer vers le titre, son coéquipier français Stéphane Peterhansel est tombé du podium du Dakar-2018, son objectif, après un accident, à une étape du finish.
Premier, deuxième et... désormais, quatrième. Au sommet à La Paz lors du jour de repos, Peterhansel, double tenant du titre en quête du triplé, a connu une longue dégringolade jusqu'en Argentine, une deuxième semaine noire qui l'a éloigné de ses classements habituels. Deux uppercuts l'ont mis presque K-O.
Lors de la 7e étape, il avait perdu 1h45, et la tête du classement général, après avoir heurté une pierre. Vendredi, un nouvel accident l'a contraint à s'arrêter durant 40 minutes au km 78 de la 13e, et avant-dernière étape entre San Juan et Cordoba. Il a accroché un arbre avec sa roue avant gauche dans un virage masqué par une bosse, selon son équipe. Il y a laissé une biellette et son assistance de direction. Il s'est aussi fait mal au pouce.
Aidé dans un premier temps par son camarade de la marque au lion Cyril Despres, puis par l'assistance de Peugeot lors de la neutralisation entre les deux parties chronométrées, il a pu repartir, mais le mal était fait: il a terminé 1 h 03 min 04 sec du vainqueur du jour, le Qatarien Nasser Al-Attiyah (Toyota).
Le pilote de Doha, avec son copilote français Mathieu Baumel, a bouclé les 369 km chronométrés en 5 h 02 min 22 sec, devant les Toyota de l'Argentin Luciano Alvarez, à 11 min 16 sec et du Sud-Africain Giniel de Villiers, à 13 min 06.
Walkner serein
Au général, les conséquences sont désastreuses pour Peterhansel, qui chute du podium pour la première fois depuis le départ de Lima le 6 janvier. Il est quatrième, à 08 min 08 sec du 3e, le Sud-Africain Giniel de Villiers (Toyota), et à 41 min 50 sec du 2e, Al-Attiyah.
Il aurait pu être cinquième si le Néerlandais Bernhard Ten Brinke (Toyota), premier virtuel de l'étape, n'avait pas cassé son moteur lors de la deuxième moitié d'étape. Il a abandonné. Vendredi, "Peter" répétait son objectif de "sauvegarder sa deuxième place", même si être à ce rang, "c'est pas pareil que d'être premier", avait-il lâché, avec
une pointe d'amertume. Il lui faudra désormais, sauf péripétie majeure samedi, se contenter de moins que ça, alors qu'il a fini sur le podium cinq fois sur ses six dernières participations.
De son côté, Carlos Sainz regarde tout cela de haut, de très haut même. Les troubles de Peterhansel lui ont permis d'augmenter encore plus son avance en tête, alors qu'il roulait tout en prudence vendredi. Il possède 46 min 18 sec d'avance sur Al-Attiyah, en passe de battre le record du Qatarien du plus grand écart enregistré à l'arrivée du Dakar sud-américain (49 min 41 sec, en 2011).
Il ne lui reste plus qu'une dernière journée, autour de Cordoba samedi sur des pistes typées WRC taillées pour lui, avant de célébrer son deuxième titre, après 2010.
En motos, c'est la même chanson. L'Autrichien de KTM Matthias Walkner a roulé sans prendre de risque, pour finir à 11 min 32 sec du vainqueur, son coéquipier australien Toby Price, qui a empoché un second succès de suite.
Il garde une avance de 22 min 31 sec sur l'Argentin Kevin Benavides (Honda) au général.