Les Etats-Unis accueillent depuis le 15 juillet les Championnats du monde, pour la première fois depuis la création de l'évènement. La native de Montbéliard, Alice Finot y participe. Quels sont ses objectifs pour cette finale du 3000 m steeple ?
"On va rêver un peu plus pour mercredi 20 juillet. Maintenant, dans la logique des choses, je vais penser au top 8. Le podium... Je n'ai pas envie d'annoncer des choses, c'est entre moi et moi, et mon coach", a lancé la Franc-Comtoise samedi 16 juillet après sa victoire en 9 min 14 sec 34, battant ainsi le record de France du 3000.
Du sport à Hericourt
Ces championnats du monde dans L'Oregon marque une nouvelle étape dans la trajectoire météorique de cette athlète de 31 ans, ex-cavalière, arrivée sur le tard en athlétisme, avec des performances de niveau national depuis 2018 et internationales depuis 2020 seulement.
Alice Finot a pratiqué le sport à haute dose dans sa jeunesse à Héricourt (Haute-Saône), à quelques kilomètres de Sochaux où son père travaille comme ingénieur automobile chez PSA.
Entre le ranch à domicile et le club de Valentigney, elle pratique l'équitation et fait en parallèle un peu d'athlétisme, en plus du basket, du handball et de l'escalade. "L'équitation m'a appris la rigueur. Le concours complet tu pars à 05h00 du matin, tu reviens à 22h00, j'ai commencé à 9 ans, je me débrouillais toute seule. Tu fais trois épreuves, avec du matériel pour chacune, tu dois préparer ton cheval la veille, le monter dans le camion. Être en chambre d'appel au bon moment. Il faut être bon en cross, dressage et saut d'obstacles. Un concours un dimanche c'est toute une logistique."
"Battre mes records m'a toujours stimulé"
Sa carrière adulte prend racine en 2015 lorsqu'elle participe à un semi-marathon à Taïwan, où elle effectue un stage de fin d'études. Elle rejoint ensuite son compagnon espagnol en Galice en 2016 et s'inscrit au club du Celta Vigo où elle rencontre son entraîneur actuel Manuel Martinez Aceitos.
"On s'est rendu compte que j'avais des qualités à exploiter. Battre mes records m'a toujours stimulé. J'ai avancé dans mes objectifs jusqu'à ma première sélection internationale", pour les Mondiaux de semi-marathon en 2020, finalement annulés en raison de la pandémie de coronavirus.
De quoi repousser de quelques mois seulement l'avènement de la Franc-Comtoise d'origine, qui explose à l'Euro indoor de Torun (Pologne), où elle prend une inattendue 2e place sur le 3.000 m.
Sa saison estivale est ensuite gâchée par une blessure à un tendon au niveau du muscle tibial postérieur, qui la prive des Jeux au Japon.
Changer de vie
Marquée par ce coup d'arrêt, Finot décide de changer de vie, elle l'ingénieure automobile commerciale, ancienne habituée des tests en chambre anéchoïque (coupées de toutes ondes sonores ou électromagnétiques): "Je récupérais les portes, les coffres, les volants, j'écoutais les bruits parasites, que je quantifiais pour un retour au constructeur."
Mieux entourée
Elle prend alors 14 mois de congé sabbatique pour préparer les actuels Mondiaux d'Eugene et l'Euro de Munich qui auront lieux en août.
"Maintenant je me suis entourée, j'ai un physiothérapeute, un ostéopathe, un masseur. Je fais la sieste tous les jours, je suis plus fraîche à l'entrainement. J'ai la tête à ce que je fais, sans organiser les voyages, les meetings (elle travaille avec un agent), je suis complètement disponible pour mon sport."
Alice Finot, participera mercredi 20 juillet à la finale du 3000 m steeple, et quelque soit le résultat, son parcours à déjà de quoi impressionner.