Photographe à Vesoul en Haute-Saône, Benoît Py a été sélectionné pour représenter la France à la coupe du monde de la photo 2025. Il fait partie des 24 professionnels de l’équipe nationale candidats à ce concours mondial. Une reconnaissance prestigieuse pour ce passionné de l'image.
Le coup de fil date de la fin du mois de novembre. “On me téléphone pour la coupe du monde de la photo”, raconte Benoît Py, le sourire dans la voix. Et la nouvelle tombe : “une photo est retenue, c’est la vôtre.” Une annonce de celles qui serrent le cœur, comme le sentiment de l’image que l’on cherchait depuis longtemps, et qui vient enfin de se fixer sur le capteur de son appareil.
Benoît Py, originaire de Vesoul et photographe professionnel depuis 2011, vient alors d’être sélectionné pour faire partie de l’équipe de France de photographie 2025 et participer à la coupe du monde. Son cliché, qu’il avait envoyé quelques semaines plus tôt, vient d’être dévoilé par la Fédération française de la photographie et des métiers de l’image (FFPMI).
Loin des sapins et des montbéliardes, c’est un cliché capturé dans les dunes rouges de Merzouga, au Maroc, qui a séduit le jury dans la catégorie nature et paysages. Ce jour-là, Benoît Py ne pensait pas la présenter à un concours, juste profiter de l’instant. “Je trouvais ça très joli, un chemin à gravir”, décrit-il, avant d’en faire une allégorie de son parcours de photographe. “C’est peut-être un chemin que je fais pour monter au-dessus de la dune”, s’amuse le Haut-saônois.
Une photo est retenue, c’est la vôtre, c’était extrêmement gratifiant et valorisant pour mon travail.
Benoît Py, photographe professionnel
"Le petit Benoît" parmi 24 professionnels, dont un Meilleur ouvrier de France
Une ascension plutôt réussie pour ce photographe installé depuis 2018 à Vesoul, et candidat pour la première fois à cette sélection nationale. “La fédération française reconnaît une photo qui peut être présentée au niveau mondial, vous passez un gap important”, reconnaît Benoît Py, avec humilité. “Ça représente un certain aboutissement d’avoir une reconnaissance nationale et de montrer qu’on maîtrise la photo, le portrait en général.”
“Très très fier”, Benoît Py, ou Benoît Grandangle, le nom de son studio, l’est d’autant plus qu’il venait quelques jours plus tôt de remporter le premier prix d’un concours sur les métiers de l’artisanat, “la première fois que je présentais une photo”, se réjouit-il. Un prix savoureux, pour cet ancien commercial du négoce de matériaux.
Reportage tourné avec Benoît Py après son premier prix au concours Immersion/s organisé par la Fédération française de la photographie et des métiers de l'image (FFPMI) F. Buridant, Laurent Brocard et Marc Perroud.
Désormais intégré à l'équipe nationale pour représenter le pays à la coupe du monde 2025, Benoît Py fait partie des 24 photographes sélectionnés, dans neuf catégories différentes, du mariage au photojournalisme, en passant par le sport et la nature. 24 professionnels, dont un Meilleur ouvrier de France, William Moureaux, ou Jérôme Brouillet, pour son cliché d'un surfeur semblant voler au-dessus des vagues, une image qui avait marqué les JO 2024. Et aux côtés de telles pointures, "Le petit Benoît dans le domaine nature et paysage", s'amuse-t-il, des étoiles dans l'objectif.
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Candidat dans plusieurs catégories, le Franc-comtois n’a pas eu la chance, comme trois de ses concurrents, de se voir primé dans deux thèmes différents. “J'ai envoyé plein de beaux portraits, mais un peu trop classiques, peut-être.” “C’est un jugement technique”, explique Benoît Py, qui dépend de nombreux paramètres, de la qualité, du coup d’œil, mais aussi du sens de l’image, de son caractère dans l’air du temps.
Enfin, cette sélection nationale est pour lui un encouragement pour tous ceux qui souhaitent se lancer : "Ça permet d’avoir une renommée, de montrer que c’est possible."
Prochaine étape, le top 10 mondial ?
Plutôt habitué des steppes haut-saônoises, spécialiste des portraits de familles, d’ouvriers ou d’artisans, Benoît Py va-t-il se retrouver sur le toit du monde de la photographie ? La réponse devrait arriver début janvier, dans un premier temps la sélection des meilleurs clichés mondiaux dans chaque catégorie. “Il y a environ 45 pays qui participent, précise Benoît Py. L’ensemble des personnes qui notent vont sélectionner les 10 meilleures par catégories”, soit plus de 130 photos candidates,
Je sais que ça va être compliqué. Les photos sont toutes aussi incroyables les unes que les autres.
Benoît Py, photographe professionnel
Quant à ses chances d’atteindre ce prestigieux top 10, le photographe vésulien estime n’avoir "pas beaucoup d’espoir”. “Je suis lucide”, glisse-t-il, même si l’aventure est déjà belle. “Ça donne la patate ! Il y a beaucoup de gens qui sont contents pour moi.” Et c’est une autre belle récompense, puisque le métier de photographe n’est pas aisé tous les jours, rappelle le Haut-saônois : “Tu ne peux pas savoir si le mois prochain il y aura des clients ou pas.”
Il faudra attendre mars 2025 pour connaître le premier prix dans chaque catégorie. En attendant, Benoît Py se lance un nouveau défi avec le concours Portraitiste de France. Un niveau élevé, presque celui du Meilleur ouvrier de France. Benoît Py prépare déjà sa candidature, qui nécessite 12 photos. Gagner le prix, ce serait une nouvelle reconnaissance d’années de travail : "C’est comme une étoile au guide Michelin”, sourit le photographe.