“On va continuer droit dans le mur”, “des revenus, pas des détenus” : la Confédération paysanne n’attend pas grand-chose de François Bayrou

Les agriculteurs de la Confédération paysanne se sont rassemblés ce samedi 14 décembre à Vesoul en Haute-Saône pour défendre leurs revenus. Un rassemblement qui intervient au lendemain de la nomination de François Bayrou comme premier ministre, et dans une période de crise exacerbée pour le monde agricole.

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La Confédération paysanne de la Haute-Saône appelait ce samedi tous ses adhérents, sympathisants à se mobiliser pour le revenu, pour le droit de manifester pacifiquement et contre ”la co-gestion néfaste à l'économie particulièrement en agriculture avec notamment les récentes négociations du Mercosur”.


Les agriculteurs se sont rassemblés place Rénet devant la Direction Générale des Finances Publique avant de mettre le cap vers la préfecture, où était prévu un pique-nique avec soupe, pain et fromage. 180 personnes ont défilé, des agriculteurs, comme des consommateurs en faveur d’une agriculture qui laisse une part de la richesse aux femmes et hommes de la terre. 

"Que la valeur ajoutée aille aux paysans et pas aux agro-industriels"


Cette manifestation de la Confédération paysanne intervient dans un contexte particulier. Les paysans ont de nombreuses inquiétudes. L’agriculture sera un dossier brulant pour François Bayrou et le ou la future ministre de l’Agriculture qui succèdera à Annie Genevard (LR) restée en poste un peu plus de deux mois. 


“On attend de savoir quel sera le mot d’ordre du nouveau premier ministre qui est éleveur de chevaux, donc il connait un peu le milieu rural. Et surtout de savoir qui il va nommer comme ministre de l’agriculture, en espérant qu’il y aura un changement réel, surtout pour les revenus des paysans” confie Marc Allemand, porte-parole de la Confédération paysanne de Haute-Saône au micro de notre journaliste Alizée Carvo.

Pour Marc Allemand, l’agriculture française doit aller vers des prix planchers, des prix rémunérateurs, pour "que la valeur ajoutée aille aux paysans et pas aux agro-industriels". “On ne peut qu’espérer pour l’instant, on jugera François Bayrou sur les actes” estime pour sa part, Marc Allemand.

"Des revenus, pas des prévenus"


La Confédération paysanne est inquiète comme l’ensemble du monde agricole de l’accord de libre échange du Mercosur qui risque de faire entrer sur le marché européen des marchandises venues d’Amérique du Sud, à moindre coût, et moindres exigences environnementales.  

Le troisième syndicat agricole de France entend bien mener le combat face aux géants de l'agriculture qui ne permettent pas aux agriculteurs français de vivre dignement, selon lui. Et ne pas faire les frais d’un “deux poids, deux mesures”. Le 5 décembre à Paris, 5 agriculteurs de la Confédération paysanne ont été interpellés et placés en garde à vue. 200 agriculteurs avaient manifesté devant le Grand Palais où se tenait la 64e Bourse de commerce européenne, avec les grands acteurs des marchés de céréales. Un jeune agriculteur de Haute-Saône avait été placé en garde à vue. Toussaint Lamy, candidat de la Confédération paysanne de Haute-Saône aux élections de la chambre régionale d’agriculture en janvier 2025 était présent dans le cortège vésulien ce samedi.

Je ne crois pas beaucoup en les capacités de François Bayrou à trouver un premier ministre qui sera capable de faire avancer les choses. On va continuer droit dans le mur, et nous, on continuera à faire entendre la voix différente d’une agriculture paysanne.

Toussaint Lamy, agriculteur membre de la Confédération paysanne de Haute-Saône

France 3 Franche-Comté.



François Bayrou a entamé ce samedi ses consultations en vue de constituer son gouvernement.

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