Ce dimanche 12 mars 2023, l’intersyndicale de Haute-Saône a adressé une lettre ouverte au Préfet afin de demander "le respect fondamental du droit à manifester". Une déclaration qui intervient à trois jours de la huitième mobilisation contre les réformes des retraites, mercredi 15 mars.
Dans toute la Franche-Comté, l'opposition à la réforme des retraites est grande et tente de se faire entendre dans la rue. Le 7 mars 2023, lors de l'appel à la grève générale, environ 43 000 personnes ont manifesté, d'après les syndicats.
Des "injonctions disproportionnées"
C'est une mobilisation qui dure donc depuis près de deux mois, et qui rencontre quelques entraves en Haute Saône. Par le biais d'un communiqué, l'intersyndicale fait part des difficultés qu'elle rencontre lors des mobilisations. Difficultés qu'elle attribue à la Préfecture : "Signe d’une certaine fébrilité, le plus haut représentant de l’État en Haute-Saône exerce de nombreuses pressions à notre encontre."
Exemples à l'appui, les syndicats détaillent les faits dans une lettre ouverte adressée à Michel Vilbois, Préfet de Haute-Saône. Ils font ainsi état des "notifications de modifications ou d’interdictions de manifestations tardives", des "injonctions disproportionnées" ou encore des "gênes au bon déroulement des manifestations" citant les journées du 7 et 8 mars. L'intersyndicale interroge ainsi le rôle de la Préfecture : "Aucune grave exaction n’a pu être relevée depuis le début du mouvement. Si votre rôle est de veiller à la sécurité sur vos territoires, est-ce utile de jeter ainsi de l’huile sur le feu ?"
Autant de situations différentes qui semblent s'opposer au mouvement contre la réforme des retraites, d'après l'intersyndicale. Elle répond, dans son communiqué, que "la mobilisation tient bon et la colère est encore plus forte ! Non aux 64 ans". Avant d'enjoindre la population à se rassembler mercredi 15 mars, lors d'une huitième journée de mobilisation : "L’intersyndicale vous donne rendez-vous place de la gare à Vesoul à 10h pour une manifestation qui devra marquer les esprits !"
La lettre ouverte
Réponse de la Préfecture
Des agissements que la Préfecture atténue dans un communiqué. "Sur les sept manifestations organisées depuis le 19 janvier, seules deux ont partiellement fait l’objet de mesures administratives. […] Ces mesures, limitées et proportionnées, ont été prises après échange avec les organisateurs qui en avaient été préalablement informés", se défend l’instance préfectorale.
La réponse se veut aussi offensive : le Préfet pointe aussi une modification d'itinéraire dans les manifestations, contrairement à ce qui était indiqué, en listant trois exemples les 19 janvier, 11 février et 7 mars. Des changements de parcours qui, d'après lui, ont mis "en difficulté la sécurité des manifestations qui ont occupé des voies ouvertes à la circulation."
Si le dialogue semble se nouer au travers des communiqués, la suite pourrait être tout autre. Dans leur lettre ouverte, les organisations syndicales avaient reproché à Michel Vilbois, l'absence de dialogue et de rencontre qui "ne détonne pas avec le dédain du Président de la République envers l’intersyndicale nationale." Leur demande a été entendue : le Préfet les invite désormais à discuter lundi 13 mars.