Jeudi 16 janvier 2025, au moment des vœux du préfet de la Haute-Saône, un rassemblement pacifique à l'initiative de Jean-Paul Carteret, président de l'AMRF70 et d'Alain Chrétien, président de l'AMF70, se déroulait devant la préfecture. Il s'agissait de soutenir les maires des communes de moins de 500 habitants exclues des vœux du préfet. On vous explique.
"On ne le savait pas, on l'a appris dans la presse", témoigne Jean-Paul Carteret, président de l'AMRF70, association des maires ruraux de Haute-Saône. Jeudi 16 janvier 2025, lui et Alain Chrétien, président de l'AFM70, association des maires de France de Haute-Saône, ont publié un communiqué de presse pour réagir à l'exclusion des maires des communes de moins de 500 habitants des vœux du préfet.
"Utiliser un seuil démographique pour limiter le nombre d'invités est une maladresse", peut-on lire dans le communiqué. "C'est une maladresse qui donne un signal très négatif à nos territoires ruraux". Mais le communiqué contextualise cette mesure prise par le préfet : "C'était déjà le cas l'an passé, la jauge a même été descendue après avoir été élevée à 1 000 habitants".
En utilisant le terme de "maladresse", Jean-Paul Carteret a souhaité rester compréhensif avec le préfet de la Haute-Saône, Romain Royet : "Le préfet a juste repris ce qui avait été fait. C'est pour cela qu'on parle de maladresse".
"Le but n'était pas de boycotter"
Le président de l'AMFR70 tient à préciser que le rassemblement devant la préfecture n'était pas une manifestation. "On a décidé, avec Alain Chrétien, de marquer notre solidarité à tous les maires et communes oubliés, mais le but n'était pas de boycotter", indique-t-il. Et de poursuivre : "On a invité nos bureaux à nous rejoindre et on a salué les maires qui arrivaient [pour les vœux, ndlr]. On leur a expliqué qu'on n'entrerait pas [dans la préfecture, ndlr] et on n'est pas rentré". Au total, le rassemblement a réuni une quinzaine de personnes.
En réaction à la parution de l'article de presse, le préfet de la Haute-Saône a envoyé, le même jour, un courrier à destination des associations de maires. Dans cette lettre, il explique l'impossibilité d'inviter l'ensemble des élus : "Avec 539 maires et des acteurs du territoire très nombreux, la capacité d'accueil des salons de la préfecture n'a pas permis, à mes prédécesseurs comme à moi-même, d'inviter l'ensemble des élus".
Romain Royet déplore cependant le message relayé dans l'article de presse quotidienne régionale, par lequel les édiles de Haute-Saône ont appris la limitation des invitations aux maires des communes de plus de 500 habitants : "Il est revanche mensonger, comme le fait le journaliste, de considérer que le format des vœux de cette année constituerait une nouveauté et traduit une volonté d'exclusion d'une part de la ruralité".
Nouveau critère : l'ordre alphabétique ?
Pour ne pas laisser entendre "qu'il y aurait des « petits » et des « grands » maires", Jean-Paul Carteret et Alain Chrétien proposent dans leur communiqué que "la préfecture de Haute-Saône change ses critères et utilise plutôt, par exemple, l'ordre alphabétique afin que chacun, à tour de rôle, pendant son mandat, puisse se rendre au moins une fois à ce moment symbolique".
Le président de l'AMRF70 n'est pas fermé à d'autres propositions : "Ça peut être par canton aussi, on a juste fait cette proposition". Jean-Paul Carteret communique régulièrement avec la préfecture afin de trouver une solution pour que chaque édile soit amené à être invité aux vœux pendant son mandat.