Le conseil général du Jura a tranché. A l'unanimité. Il parie sur la liaison par avion entre Dole et Paris. La mise : 370 000 euros, pour 7 mois à l'essai. Est-ce bien raisonnable ? Non, selon une association d'usagers.
Vous aimez prendre le train ? Au départ de Dole, à destination de Paris, comptez environ 2 heures de voyage. Et un tarif entre 60 et 80 euros, en deuxième classe.
Vous préférez l'avion ? Patientez jusqu'à la fin mars. Puis, rendez-vous à l'aéroport de Dole-Jura. De là, 4 fois par jour, mais pas le weekend, Paris sera à une heure. Plus un certain temps pour rejoindre la capitale depuis l'aéroport d'Orly... Le prix : 80 euros. Une compagnie aérienne allemande assurera les liaisons avec des appareils de 19 places.
Conclusion : train ou avion, même tarif ? Erreur. La liaison aérienne coûte cher. 370 000 euros. C'est la subvention votée par le conseil général du Jura. Fait rare : La subvention a été votée à l'unanimité. Elle permettra le maintien de ces vols jusqu'en octobre. Une phase expérimentale. Pour se donner le temps de prouver l'intérêt de cette liaison. Peut-être aussi pour calmer l'ardeur des opposants à l'aéroport de Dole-Tavaux.
Un pari risqué
Depuis des années, la question est posée : Est-il bien raisonnable de miser sur un aéroport quand on est une petite ville ? Pour des liaisons internes, le réseau TGV est bien développé. Quant aux liaisons internationales, elles partent de Paris, à 300 kilomètres, ou de Lyon, à 200 kilomètres. A cette question s'ajoute celle du coût pour l'environnement. Même avec les avions les plus récents, le transport aérien reste le plus gourmand en carburant et le plus polluant de tous. Le pari de l'avion, décidé par le département du Jura, est donc loin d'être gagné.
Une balle dans le pied ?
Unanimité en faveur de l'avion au conseil général. Désaccord complet du côté de la fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT). Selon elle, le conseil général du Jura se "tire une balle dans le pied". Sa décision risquerait de mettre en danger certaines liaisons ferroviaires, qui seraient déjà insuffisantes.