Remontées mécaniques fermées : “C’est un drame pour la moyenne montagne”, incompréhension et colère dans le Haut-Jura

La décision du gouvernement de laisser fermer les remontées mécaniques, restaurants plonge la station de ski des Rousses dans une incertitude totale pour les vacances de février. Un hiver blanc, qui pourrait être noir pour certains professionnels du tourisme.

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Le bruit des remontées mécaniques toujours à l’arrêt. Jeudi 7 janvier, le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu'un point serait fait avec les professionnels de la montagne le 20 janvier pour étudier une éventuelle réouverture des remontées mécaniques début février et leur "donner de la visibilité en travaillant avec eux à l'élaboration d'une méthode d'ouverture encadrée et progressive". Un nouveau délai qui sonne comme un danger de voir les vacances de février tomber à l’eau pour les stations.

Pour Christophe Matez, maire des Rousses dans le Jura, c’est l’incompréhension. Il aimerait une dérogation pour le Haut-Jura, plutôt terre nordique qu’alpine. “Je pense que les Jurassiens n’ont pas le même massif que les Alpes et leur problématique. On est englobé dans une mécanique de fermeture. Le Jura est vaste et aéré.. Je pense que le massif rousseland peut ouvrir en toute sécurité” estime-t-il. A moins d’un mois des vacances de février, il est inquiet : “Nous avons un massif qui vit de ça, on en train de fermer, des gens souffrent, des restaurateurs sont à l’arrêt, des hôteliers, des intérimaires… c’est un drame pour la moyenne montagne” confie l’élu. 

Une question de survie pour les hôteliers 

 

Dans cet hôtel du centre de la station, on a fait le choix de rester ouvert. Les vacanciers de Noël ont pu s’offrir des vacances en blanc, petit déjeuner en chambre. Mais pour la patronne, il y a urgence à voir venir une réouverture. “Les annulations commencent à tomber pour janvier et février” explique Murielle Uny de l’Hôtel " Le Lodge".

“Depuis 8 mois, on est formés, on sait comment travailler avec ce virus, on a des protocoles, on aimerait qu’on nous laisse travailler” ajoute-telle. Les mois de décembre, janvier, février, mars sont vitaux pour une structure comme la sienne. “C’est 3 mois et demi de chiffres d’affaires piliers, à moins que les aides de l’Etat ne soient plus importantes, que les assurances prennent leur responsabilité sur les pertes de chiffres d'affaires, la structure va probablement s’arrêter" redoute-t-elle. 

Dans la station, ce restaurateur est à bout. “Il faut nous laisser travailler parce qu’autrement on va tous déposer le bilan et c’est catastrophique", confia-t-il.

“C’est une nouveau coup de massue qu’on prend”, les moniteurs de ski broient du noir

 

Sale temps aussi pour ces travailleurs indépendants que sont les moniteurs de ski. Ils n’ont pas droit au chômage partiel mais à un fond de solidarité. Le moral n’est pas au top. “Je m'aperçois déjà que sur la première partie de l’hiver, nombre de moniteurs sont en difficulté, malgré le fonds de soutien” expose John Bailly Bazin, directeur ESF Les Rousses. Les moniteurs doivent gérer les questions permanentes des clients, serez-vous ouvert, pourrons-nous inscrire nos enfants ? C’est dur moralement pour les hommes et femmes en rouge de l’école de ski d’autant qu’une neige exceptionnelle est au rendez-vous sur le massif du Jura. 

Domaines skiables de France réclame une décision ferme le 20 janvier

 

“C’est profondément méconnaître la montagne que de penser qu’on pourrait indistinctement ouvrir le 30 janvier, le 15 février ou le 15 mars. Si les remontées mécaniques n’ouvrent pas le 30 janvier, toute la saison sera irrémédiablement compromise” estime Domaines Skiables de France par la voix de ses dirigeants. “Déjà privés de 80% d’activité à Noël avec 1,6 milliards de pertes de chiffre d’affaires, qui s’ajoutent aux 1,5 milliards déjà perdu en mars/avril 2020, les territoires montagnards ne comprennent pas cette nouvelle volte-face du gouvernement….Nous réclamons une décision ferme le 20 janvier. Une décision d’ouverture prononcée 10 jours avant le 30 janvier est en effet le seul moyen de relancer une dynamique de réservation pour réussir un mois de février qui certes pèse 40% des recettes d’une année normale, mais qui est déjà amputé de la clientèle étrangère (30% de la fréquentation va manquer) et entachée de la fermeture des restaurants, bars et discothèques » déclare Alex Maulin président de Domaines Skiables de France.

 Le Haut-Jura moins dépendant du ski alpin pourrait sauver une partie des vacances de février en captant néanmoins une partie de sa clientèle. Le grand blanc est dans l’inconnu. Une situation difficile pour cette moyenne montagne qui vit pour et par l’économie touristique hivernale. 

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