Nathan Gire, représente la Franche-Comté au concours de Mister France samedi 25 janvier. Pour lui, ce concours va au-delà de l'apparence et il souhaite passer un message fort : "malgré la maladie, on peut continuer de briller, comme tout le monde".
"Ce n’était pas vraiment mon choix". Drôle de façon de commencer l’aventure Mister France pour Nathan Gire. En 2023, son frère est contacté pour participer à la compétition. Quand son frère, plus réservé, refuse l’opportunité, Nathan se lance, poussé par sa curiosité et son envie de vivre des expériences inédites. "J’adore vivre des choses que je ne connais pas. Alors, je me suis dit, pourquoi pas ? Ça peut être une expérience", se souvient le jeune homme de 22 ans.
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Cette édition-là, il termine premier Dauphin. Mais il décide de ne pas rester sur ce résultat. "On peut toujours faire mieux dans la vie. Alors, je me suis réinscrit". Avec persévérance et travail, il a progressé, s’est préparé, et cette année, il s’est hissé parmi les finalistes pour représenter la Franche-Comté à Paris. Pour Mister Franche-Comté, le concours va bien au-delà de l’apparence. Se sentir bien dans sa peau et être à l’aise avec son corps… Pour lui, toute cette expérience lui permet de prendre confiance. Pendant un an, il a lu, beaucoup, il a travaillé son éloquence pour réussir à s’exprimer devant un public, et il a appris à gérer son stress. "Tout le reste, c’est profiter et prendre du plaisir malgré la compétition", souligne le barman.
"Rien ne s’arrête, il faut profiter de la vie"
Originaire d’un petit village à proximité de Lons-le-Saunier, Nathan tient avant tout à défendre une cause à travers ce concours. Il soutient la recherche pour les maladies incurables. Le jeune Jurassien est atteint d’une maladie auto-immune, le purpura rhumatoïde, une maladie rare qui touche une personne sur 4 000 à 7 000 chaque année.
Je veux montrer aux enfants touchés, que malgré la maladie, on peut continuer. Je veux être un message d’espoir, une lumière pour leur montrer que la vie ne s’arrête pas.
Nathan Gire, Mister Franche-Comté
Cette maladie invisible, dont il a été diagnostiqué à l’âge de six ans, lui impose des limites physiques, mais pas mentales. Malgré les traitements inefficaces et la fatigue constante, il refuse de se laisser abattre.
"Rien ne s’arrête, il faut profiter de la vie", telle est sa vision des choses qu’il souhaite partager au plus grand nombre. Quand il était petit, il se considérait comme un super-héros, et il a fait de ce petit truc en plus, une force. "Aujourd’hui, je m’en sers en me disant qu’il ne faut pas se fier au jugement des autres. Si on veut faire quelque chose qui nous tient à cœur, il faut le faire et profiter à fond", poursuit-il. Son premier souhait est de montrer aux enfants qu’il est possible de continuer à avancer, de briller et de vivre pleinement, malgré la maladie et la différence, "comme tout le monde".
"Je suis invincible quand je danse"
Sociable, ouvert et déterminé. Voici les trois adjectifs que Nathan cite pour se qualifier. Et la détermination se ressent jusque dans ces paroles, à quelques heures du grand jour. "L’écharpe de Mister France, je peux l’avoir. Je peux gagner, et parfois, je me dis que j’ai déjà gagné, comme pour manifester la victoire", détaille-t-il en riant. Rester lui-même, tout donner pour convaincre le jury et surtout, ne pas avoir de regret.
J’ai 28 chances de perdre, et une de gagner. Je me focalise dessus. Cette fois sera peut-être la bonne.
Nathan Gire, Mister Franche-Comté
Dans la compétition, la danse est de la partie. Pas de quoi inquiéter Nathan qui a découvert la discipline grâce à une amie. S’il n’a jamais pratiqué la danse dans un club, elle est devenue un moyen d’exprimer ses émotions, d’évacuer la tristesse. "C’est un moment à moi, durant lequel j’ai l’impression d’être invincible", livre-t-il.
Malgré l’intensité de la compétition, Nathan décrit une ambiance bienveillante, presque fraternelle, entre les candidats. "On a l’impression d’être une colonie de vacances, plutôt qu’être entre adversaires. On s’entraide beaucoup, on s’aide à faire nos nœuds de cravate, on se rappelle les horaires…", décrit Nathan.
"Je vais essayer de tout donner. Ça ne peut que bien se passer. Et il faut que l’on soit fiers de nous et du titre régional qu’on a déjà. Nous ne sommes que 30 en France à le faire", se félicite-t-il. Et si cette année était la bonne pour Nathan ? Le concours Mister France se déroule samedi 25 janvier au soir à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Peu importe le résultat, Mister Franche-Comté a déjà gagné : il a osé, il a inspiré, et il est allé jusqu’au bout.