Dans son rapport de janvier 2020, l’Office français de la biodiversité constate une reproduction de loups dans le massif jurassien.
L’Office français de la biodiversité fait état d’une « toute première reproduction identifiée hors du massif alpin, dans le massif jurassien » au sein d’une meute vers le col du Marchairuz en Suisse, à la limite du Doubs et du Jura, dans son dernier rapport. En août 2019, le canton de Vaud, dans la même région en Suisse, avait vu la naissance de trois louveteaux. Une première depuis 150 ans.Cette détermination d'une nouvelle reproduction s'inscrit dans un contexte d’ « augmentation régulière » de meutes et de zones de présence permanente (ZPP) sur le territoire français : on compte 80 meutes et 97 ZPP. Les ZPP désignent les zones avec « deux hivers consécutifs de présence continue » de loups, ou de « mise en évidence d’une reproduction » sur un territoire donné. Les nouveaux groupes sédentaires s'installent autour des meutes historiques.
L'été, crier aux loups
C’est l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) qui s’est chargé du rapport. De mai à octobre, le suivi estival a permis de répertorier les reproductions et les zones d’installation des loups. L’organisme établit les zones de présence permanente (ZPP) pour suivre l’évolution des groupes de loups sédentarisées. Un groupe est considéré comme « meute » lorsqu'il est composé de trois individus, ou lorsqu’une reproduction est mise en évidence.
L'observation directe de l'animal demeure difficile : les loups sont souvent en mouvement, et on ne les repère qu’à distance. Ainsi, le suivi estival repose sur des simulations de hurlement de loups. La réponse d'individus à ces faux hurlements permet de détecter la présence de louveteaux et attester de la reproduction de l’espèce.
L'hiver, à pas de loups
En juin dernier, le bilan sur le suivi hivernal, qui permet de décompter le nombre de loups en France, relevait une population de 530 loups adultes, soit une augmentation de 100 spécimens en comparaison avec l’année dernière.
Le suivi hivernal est réalisé à partir d'indices de présence sur le terrain : des traces de pas et d’empreintes, des carcasses de proies sauvages ou encore des poils, des excréments, de l'urine ou du sang de loup. Ces indices combinés aux mesures d’attaques de troupeaux agricoles permettent d’établir une carte de présence de ces prédateurs, qui reconquièrent particulièrement le Jura.
L’Office français de la biodiversité est un établissement public dépendant du Ministère de la Transition écologique et solidaire et du Ministère de l’Agriculture. Issu du regroupement entre l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), l'OFB a pour but de « protéger et restaurer la biodiversité », avec plus de 2800 agents répartis sur le territoire, dont 130 en Bourgogne-Franche-Comté.
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