La Revue des Vins de France a dévoilé ses personnalités de l’année. Parmi eux, un seul Bourguignon, le négociant Philippe Pacalet mais 3 vignerons très influencés par leur expérience bourguignonne et un politique Alain Juppé, le maire de Bordeaux, qui est « l’homme de l’année »
Philippe Pacalet : le seul bourguignon du palmarès 2017
La Revue des Vins de France, principal magazine français dédié aux vins, a désigné le Bourguignon Philippe Pacalet « négociant de l’année ». Il a reçu son prix hier jeudi 5 janvier 2017 lors d’une cérémonie à l’hôtel Bristol à Paris. Selon les journalistes de la revue, « après avoir fait ses premiers pas dans le Beaujolais chez son oncle Marcel Lapierre, de 1985 à 1991, Philippe Pacalet entame sa vie professionnelle en Bourgogne en vinifiant les vins du domaine Prieuré-Roch, à Nuits-Saint-Georges. Adepte des vins vinifiés sans soufre, il continue de se former dans ce domaine majeur de la Bourgogne et noue des liens forts avec le vignoble. En 2001, il décide de créer son propre négoce avec la ferme intention de produire des vins haute couture. Un choix audacieux à une époque où l’amateur se détourne des vins de négoce. Philippe Pacalet s’accroche et s’impose grâce à un style à la fois singulier et passionnant. Mais pour vinifier de grands vins, Philippe Pacalet le sait, il faut d’abord de grands raisins. Il choisit alors avec un soin méticuleux les vignerons auprès de qui il achète les raisins. Vinificateur talentueux, il accorde un rôle majeur à ses élevages pour faire grandir ses diverses cuvées. Dotés d’une grande finesse, ses vins, sous une apparente fragilité à leur naissance, s’étoffent avec le temps, tout en conservant un toucher de bouche inimitable et un caractère digeste qui font tout le charme de la production de ce négoce d’exception."
Trois vigneronsaux méthodes « bourguignonnes » sont distingués
Le champenois Anselme Selosse est vigneron de l’année
Ses vins sont aujourd’hui reconnus dans le monde entier. Pourtant, c’est tardivement qu’Anselme Selosse, 62 ans, reprend le domaine familial en 1980, avec des méthodes héritées d’une formation en Bourgogne, au lycée viticole de Beaune, où le travail à la vigne est jugé fondamental tout comme « le choix de la maturité des raisins, du respect de l’identité des 40 parcelles qui composent son domaine en passant par l’élevage des vins “à la bourguignonne”. Des méthodes peu traditionnelles dans une Champagne « dominée à l’époque par les grandes maisons et dans laquelle la notion de terroir est passée aux oubliettes » mais qui en feront le « mentor de toute une génération de vignerons champenois ».
Hélène et Guillaume Baron, installés dans le Larzac, sont la découverte de l’année
Hélène et Guillaume Baron se sont installés au cœur des Terrasses du Larzac où ils ont créés un domaine en bio de 9,25 hectares. Leur 1ère vendange est sortie en 2014, des « vins infusés et peu extraits qui répondent bien à la dynamique de fraîcheur des vins issus du terroir des Terrasses du Larzac » raconte la RVF. Un style qu’ils ont ramené de Bourgogne où tous les deux ont fait leurs armes : Guillaume Baron a fait ses études à Dijon puis a travaillé au domaine de la Pousse d’Or à Volnay, ainsi que chez Dominique Derain, vigneron nature et biodynamiste de Saint-Aubin, avant de passer au domaine de Trévallon. Hélène, elle, a exercé chez Sylvain Pataille à MarsannayLes autres "grands prix du vin" 2017
Homme de l’année : Alain Juppé
La Revue des Vins de France rappelle que ce titre n’était pas une évidence il y a quelques années tant Alain Juppé et le monde du vin était éloigné. Mais élu maire, Alain Juppé a su utiliser l’aura du vin pour faire progresser sa ville et le vignoble. Son « exil » au Canada a semble-t-il été une révélation : « tout le monde lui parlait des vins de France et particulièrement des bordeaux. Comprenant très vite que sa ville a la chance formidable de porter le même nom que le plus célèbre vin du monde, il décide de mettre en avant cet atout naturel » raconte la RVF. C’est ainsi qu’il crée “Bordeaux fête le vin”, sur les quais, « un événement de plein air, gratuit et ouvert à tous » qui recueille dès le début « un immense et très digne succès ». Il a aussi favorisé la création de la Cité internationale du Vin, ouverte en juin dernier, grand centre d’interprétation et d’initiation aux vins du monde qui attire en 6 mois 250.000 visiteurs.
Les autres lauréats
- Carte des vins de l’année : Marion Cirino du restaurant L’Hostellerie Jérôme, à La Turbie
- Coopérative de l’année : cave coopérative de Plaimont dans le sud-ouest avec 800 adhérents, 5 300 hectares et 40 millions de bouteilles annuelles.
- Accueil de l’année : Bernard Magrez dans le Bordelais qui est aujourd’hui un des plus dynamiques acteurs de l’oenotourisme.
- Cave de l’année : les Caves du Forum Fabrice Parisot à Reims, avec 2 500 références de toute la France, une foule de champagnes de vignerons, et des vins de très nombreux pays étrangers, dont une centaine d’étiquettes italiennes.
- Innovation de l’année : BIOcépage, société spécialisée dans la sélection de levures indigènes dans les vignobles créée par Antoine Pouponneau, vinificateur, et Patrice Daniel, chercheur en microbiologie
- Spiritueux de l’année : les grands cognacs de la maison de négoce Bache Gabrielsen
- Hypermarché de l’année : Leclerc de Trie-Château, dans l’Oise dirigé par Jean-Yves Gilet où le client peut trouver1 000 grands crus en rayon, un stock de 20 000 bouteilles, dont plus de 80 % ont été achetés à la propriété ou en primeur.