Au centre de la contestation, la réforme du bac, mais surtout le projet de dotation d’heures d’enseignement pour la rentrée prochaine qui prévoit 6 postes d’enseignants en moins. « Nous perdons 102 heures d’enseignement ! explique Guillaume Piolé, professeur d’allemand. C’est environ 20 % des heures. Avec cette nouvelle dotation horaire insuffisante, nous allons perdre une classe de Terminale et deux classes de seconde. Cela aura pour effet d’avoir en moyenne 35 ou 36 élèves par classe». Selon le rectorat, la nouvelle dotation horaire reflète la baisse des effectifs dans le lycée de Clamecy qui a perdu 42 élèves l'an dernier.
Une "catastrophe dans un territoire fragilisé"
Pour les enseignants, c’est aussi un modèle éducatif privilégié mis en place et défendu dans l’établissement nivernais qui est remis en cause. « Aujourd’hui, nous avons des classes à 25-26 élèves qui assurent une bonne réussite des élèves. Des classes surchargées, cela veut dire moins de temps passé pour les élèves en difficulté et un risque d’échec aux examens. C’est une catastrophe pour nous dans un territoire déjà fragilisé. »

Lycéens et enseignants bloquent le lycée de Clamecy pour défendre les lycées ruraux
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© Yoann Etienne / France Télévisions
Depuis 2 jours, plusieurs dizaines d’élèves et de professeurs se rassemblent autour de feux de palettes, derrière des banderoles « R.I.P [Repose en paix] lycée de Clamecy ». Ils empêchent la tenue des épreuves de bac blanc et des nouvelles épreuves de contrôle continu au sein du lycée. Mais pour certains parmi les plus politisés des élèves, c’est aussi un enjeu territorial.
"Tout est fait pour favoriser les grandes villes et donc une certaine élite" - Loïc, élève de Terminale ES
« Il va y avoir de moins en moins d’options qui vont intéresser les élèves. Ce lycée sera moins attractif pour les élèves et il va disparaitre » se lamente Loïc Garcia, élève de terminale ES. Il dénonce une « négligence envers les milieux ruraux » et la perte d’opportunités pour les élèves du secteur. « Tout est fait pour favoriser les grandes villes et donc une certaine élite. Avec ces réformes, on supprime la possibilité d’ascenseur social. »
Une pétition a été mise en ligne pour la défense des lycées ruraux. Elle a recueilli un peu plus de 600 signatures.
2000 élèves en moins dans l'académie à la rentrée 2020
Selon les chiffres rapportés par le syndicat enseignant SNES-FSU, le rectorat estime que l'académie comptera 2063 élèves de moins l'an prochain. 159 suppresions de postes seraient prévues coté enseignant.
- Primaire : 26 postes de professeurs des écoles en moins.
- Collèges : 44 postes supprimés
- Lycée généraux : 89 postes en moins (pour 703 lycéens en moins)