250 personnes, dont des citoyens mais aussi des élus, se sont réunies samedi 18 janvier à la mairie de Clamecy (Nièvre). Elles s'opposent au projet de la majorité régionale de remplacer les lignes Corbigny-Clamecy et Avallon-Cravant par des bus.
Nicolas Bourdoune, maire PCF de Clamecy (Nièvre), monte sur un podium. Il devait s'adresser à la foule à 17 h, mais il a eu quelques minutes de retard. "Cette fois-ci, ce n'est pas la faute de la SNCF," dit-il en riant, avant de reprendre, sur un ton plus sérieux : "les retards importants, c’est ce qui nous attend si la région parvient à ses fins."
Ce samedi 18 janvier, 250 personnes se sont rassemblées à la mairie de Clamecy. Toutes sont venues s'opposer au projet de remplacement des lignes de train du Morvan — c'est-à-dire celles de Corbigny-Clamecy et Avallon-Cravant — par des bus. Les nombreux orateurs estiment que la qualité de l'offre sera dégradée.
"Le bus qui remplace le train, ce sont des délais de transport allongés, des correspondances que vous risquez de manquer, et un manque de confort certain," énumère Nicolas Bourdoune. Le maire de Clamecy craint également pour l'attractivité de la ville. Il estime, par exemple, que de nombreux médecins urgentistes de la région parisienne ne viendront plus en vacation dans sa commune.
Cette crainte semble étayée. Une femme explique à notre micro qu'elle a emménagé dans la région il y a quinze jours. Si ce projet voit le jour, elle envisagerait déjà de partir. "Je suis mère d’une étudiante à Paris. Je ne me vois pas aller la chercher à Auxerre ou la laisser prendre le bus avec tout ce que cela implique en termes de travail et d’inconfort," explique-t-elle.
L'attractivité économique du territoire également en question
Les habitants du territoire craignent également une perte d'attractivité économique liée à cette décision. "Le train, c’est aussi le fret. Si on n’entretient pas la ligne pour les usagers, on ne le fera pas non plus pour cela. Pourtant, il aide les entreprises. Les entreprises, c’est l’emploi, et l’emploi, c’est aussi le développement de notre secteur," explique un homme à notre micro.
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De son côté, la région, par la voix de son vice-président en charge des transports, Michel Neugnot, ne nous a ni confirmé ni expliqué ce projet de fermeture des lignes de train du Morvan. En revanche, il a fourni un contexte plus large derrière cette éventuelle décision : "pour l'ensemble des dessertes fines, nous avons 400 à 500 millions d'euros de travaux à réaliser. Et, pour l'instant, nous n'avons aucun financement. Il faudra faire des choix," explique-t-il.
Une déclaration contestée par les cheminots et les utilisateurs réguliers de ces lignes présents dans l'assemblée. L'un d'eux estime que "les lignes sont dans un état très correct. Elles ont été renouvelées en 2008 puis en 2009. Entre Cravant et Avallon, les trains circulent à 85 km/h, avec des portions à 90, sans aucun problème."
Le maire de Clamecy déclare quant à lui que "notre territoire et la ruralité ne sont pas une variable d’ajustement budgétaire. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone." Un collectif a vu le jour pour suivre ce dossier. Une manifestation est d'ores et déjà prévue le samedi 8 février, pour accueillir le train de 13 h 10 à la gare de la commune.