David Gras est né à Nevers et a grandi dans le quartier des Courlis. Il comparaît devant la cour d'assises du Nord à partir de vendredi 21 juin 2019. On le soupçonne d'avoir participé à plusieurs braquages, dont l'un avait fait un mort.
David Gras, 48 ans, fut un des criminels les plus recherchés d'Europe jusqu’à ce qu’il se constitue prisonnier à l’été 2018.
Il est accusé d’avoir participé à plusieurs braquages, notamment à l'explosif. L’un d’eux, qui avait eu lieu à Orly en 2011, avait fait un mort. La société de transport de fonds Témis avait été attaquée à l'explosif tôt le matin. Le convoyeur avait été tué et un passant brièvement pris en otage. Les malfaiteurs, qui avaient emporté un butin de plus de 8 millions d'euros, avaient tiré sur la police pour couvrir leur fuite.
Un autre braquage à l'explosif concerné par ce procès avait eu lieu à Villers-Semeuse, dans les Ardennes, le 16 juin 2011. Cinq hommes avaient attaqués un dépôt de fonds de la société Loomis et avaient pris la fuite avec 1,5 million d'euros.
David Gras sera également jugé pour des attaques ratées, notamment celle de Beaumont, dans le Puy-de-Dôme, où les malfaiteurs avaient pris pour cible le centre-fort de la Brink's.
[ACTU] David Gras, l’un des criminels les plus recherchés d’Europe s’est livré à la justice à #Douai. Condamné à 25 ans de prison pour un braquage mortel commis en 2011, il faisait partie des fugitifs #MostWanted d’@Europol. pic.twitter.com/JtKoDdt5az
— Police nationale (@PoliceNationale) 2 août 2018
Un "marginal" qui a grandi à Nevers
En juillet 2016, David Gras avait été condamné par contumace à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises du Nord. A l’époque, 19 personnes avaient été jugées lors d’un procès fleuve qui avait duré plus d'un mois. Si David Gras était en cavale à l’époque, son complice présumé Serge Veron, le "cerveau", avait lui été condamné à 18 ans de réclusion.Le "niveau de compétence" nécessaire pour ce type d'attaques "sophistiquées" impose une "équipe restreinte et formée des mêmes membres qui gardent les mêmes rôles", avait souligné l'avocat général, Eric Bedos, lors de ses réquisitions.
Mais, pour Me Jérôme Goudard, l'avocat de David Gras, il s'agit plutôt "d'équipes à tiroirs" constituées "de personnes qui ne se connaissent pas forcément", même si, il l'admet, son client connaît bien Serge Veron rencontré à Fleury-Mérogis où David Gras était incarcéré pour un "braquage de bijouterie".
"Ils se connaissaient, ils s'appréciaient... Mais on nous le placarde aujourd'hui comme un bandit de grand chemin alors qu'il n'y a aucun passé de grand banditisme chez David Gras", assure Me Goudard, qui décrit son client comme un "marginal", "ancien punk", qui a grandi à Nevers dans un milieu "extrêmement modeste".
David Gras s'est rendu pour des raisons "spirituelles"
Lors de sa cavale, à "aucun moment", les forces de l'ordre "n'ont été en mesure de toucher du doigt l'endroit où il pouvait se trouver, c'est lui qui a décidé, alors qu'il avait une peine de 25 ans au-dessus de sa tête, de se rendre", dit-il.
Selon Me Goudard, l'accusé s'est rendu pour "plusieurs raisons", notamment "spirituelles", qu'il devrait exposer à l'audience. "Il est entré en religion de manière extrêmement pieuse, c'était un devoir pour lui de se rendre. Il est en pénitence et veut répondre des accusations dont il fait l'objet", dit l’avocat de David Gras.
Ce nouveau procès devrait durer jusqu'au vendredi 5 juillet 2019.