Deux mois après la mort d'une jument de compétition abattue par un chasseur dans la Nièvre, l'enquête de l'office français de la biodiversité se poursuit. Ses conclusions sont attendues avec impatience par l'éleveuse d'Altesse de la Serre, qui s'inquiète de la sécurité des chevaux de son pré.
Deux mois après la mort de la jumentAltesse de la Serre, la douleur s'atténue mais elle persiste dans le coeur de ceux qui l'ont connue et choyée. "Avec le temps qui passe, ça va mieux, mais l'enquête commence à être un peu longue, çe serait bien que ça aboutisse", se désole Diane de Charmasse, éleveuse de chevaux et conseillère en ergonomie équestre qui prenait soin de la jument, sur un pré de la petite commune d'Isenay, dans la Nièvre.
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Une enquête est actuellement menée par l'office français de la biodiversité. Contactée par France 3 Bourgogne, la police de l'environnement explique seulement se servir de son "expertise sur la chasse" et de ses "connaissances techniques".
L'éleveuse de la jument abattue mise sur une fin des investigations courant février, un délai qui ne la satisfait pas particulièrement : "D'ici là, les chasseurs vont pouvoir finir la saison tranquillement." La Nivernaise vit désormais avec un certaine appréhension au quotidien.
Le tireur est un voisin qui a encore son permis de chasser. Les jours de battue, je ne m’éloigne pas trop du pré d'élevage, je fais le tour de mes chevaux, je ne suis pas sereine.
Diane de Charmasseéleveuse de chevaux à Isenay (Nièvre)
"Mon avocat n'est pas très optimiste"
Dans cette affaire, l'éleveuse, le propriétaire de la jument, celui du pré et le cavalier d'Altesse de la Serre, ont porté plainte contre le tireur. La fédération de chasse a fait de même et s'est portée partie civile.
Le chasseur impliqué risque jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. "Mon avocat n'est pas très optimiste sur le jugement qui sera rendu", confie Diane de Charmasse. "Il a l’habitude des cas de maltraitance animale et il a peur que le tireur écope juste d'un avertissement sans retrait de permis ou amende financière."
J’aimerais bien que le chasseur soit condamné assez lourdement financièrement pour qu’il comprenne que ce qu'il a fait est grave.
Diane de Charmasseéleveuse de chevaux à Isenay (Nièvre)
Même souhait du côté du propriétaire de l'animal : "J'aimerais que le tireur soit condamné à payer une amende à la hauteur de la valeur de la jument, soit environ 30 000 euros", indique Jean-Marie Bazire, également favorable à un retrait du permis de chasse.
Sollicité, le parquet de Nevers n'a pas donné suite à nos demandes d'interview sur le sujet. Quand à la fédération de chasse de la Nièvre, son président Florent Ortu se refuse à tout commentaire sur l'affaire.