Une perquisition a eu lieu mardi 4 décembre à l'Institut européen des sciences humaines (IESH) par la police judiciaire, dans la Nièvre. Au cœur d'une enquête sur la non-déclaration de financements en provenance de l'étranger, le doyen de l'établissement répond à nos questions.
MISE À JOUR : Dans un communiqué envoyé ce mardi 10 décembre, l'IESH déplore "les accusations de haine et de stigmatisation (...) qui alimentent le discrédit sur l'établissement". Il est également précisé que "si les sommes saisies sont importantes, c'est parce que l'institut rencontre depuis des années une problématique majeure d'accès à un compte bancaire. (...) Une situation bien connue qui oblige l'IESH à fonctionner sans compte, ce qui est particulièrement périlleux pour un établissement de cette taille".
Nous l'évoquions ce mardi 4 décembre, l'Institut européen des sciences humaines (IESH) a été perquisitionné par les services de police judiciaire. Cet établissement de formation des imams présent à Saint-Léger-de-Fougeret (Nièvre) est visé par une enquête sur la non-déclaration de financements en provenance de l'étranger. Son doyen, Larabi Becheri, a souhaité se défendre pour clarifier la situation.
Mercredi dernier, un proche du dossier rapportait que l'enquête avait démarré pour "des soupçons de blanchiment, d'abus de confiance ainsi que de non-respect de l'obligation de déclaration de financements étrangers, sur de l'argent venu notamment du Qatar".
Une enquête est alors ouverte à la suite d'un signalement l'an dernier via l'article 40 du code de procédure pénale, qui oblige tout fonctionnaire qui constate une infraction à en faire part au procureur.
"On a bien eu des virements, mais ils étaient déclarés"
Le doyen de l'institut Larabi Becheri, se défend face à ses accusations et déclare que le signalement fait à l'encontre de son établissement serait abusif. "Nous, on est clairs sur notre situation, notre comptabilité est saine. Nous n'avons rien à nous reprocher, tout a été fait dans le cadre de loi".
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Aujourd'hui, le doyen de l'établissement indique que la perquisition a visé ses dossiers comptables, son informatique et ses fonds en liquide. Il confirme également "avoir reçu des dons, sous forme de virements de l'étranger et du Qatar. On en a eu, mais c'étaient en 2018, ils ont été déclarés à ce moment-là", en appuyant que les lois n'étaient pas les mêmes par rapport à l'année 2024.
"On veut prouver à travers cette enquête qu'on n'a rien à ne se reprocher"
Cette semaine, la procureure de la République de Nevers, Anne Lehaître, nous confirmait que les perquisitions de l'enquête "auraient été fructueuses". Les données économiques liées à cet établissement, le premier institut français dédié à la formation des imams, sont donc en train d'être décortiquées.
On nous a perquisitionnés nos liquidités. On a eu des problèmes avec les banques, on est donc bloqués.
Larabi BecheriDoyen de l'Institut européen des sciences humaines (IESH)
Larabi Becheri de son côté n'espère qu'une chose : "aller le plus vite possible pour reprendre le travail". L'IESH est actuellement bloqué. N'ayant pas de compte bancaire après avoir "été victime de fermetures de comptes abusives dans leurs précédentes banques, l'établissement ne paye pour le moment qu'en liquide".
Pour son doyen, c'est une situation très compliquée. "On nous a perquisitionné nos liquidités. On a eu des problèmes avec les banques, on est donc bloqués. Mais on veut prouver à travers cette enquête, qu'on n'a rien à ne se reprocher".