Des patrons franc-comtois dénoncent les dangers du programme économique de Marine Le Pen

Le responsable du Medef de Franche-Comté Jean-Luc Piton, est l'un des patrons qui ont témoigné de leurs inquiétudes dans le quotidien économique Les Echos face au programme économique de Marine Le Pen. Même défiance pour la CPME représentée par Michèle Guerrin. 

Plusieurs grands patrons ont fait part mardi dans Les Echos de leurs points de vue "sévères et alarmistes" sur la menace que représente, selon
eux, une possible entrée de Marine Le Pen à l'Elysée.

Si le président du Medef Pierre Gattaz s'était clairement engagé dès le lendemain du premier tour "derrière le candidat Emmanuel Macron" afin de faire barrage au Front national, de telles prises de positions publiques de la part de dirigeants de grandes entreprises, traditionnellement soucieux de ne pas heurter les convictions politiques de leurs salariés et clients, sont rares.

En Franche-Comté, Catherine Eme-Ziri, David Martin et Jean-Pascal Maujard ont rencontré trois chefs d'entreprises pour qui les propositions de Marine Le Pen sont dangereuses. Voici leur reportage :

Avec Thierry Bisiaux PDG de Cryla, Jean-Luc Piton Président Médef Territoires franc-comtois et Michèle Guerrin Présidente C-PME de Haute-Saône. Reportage C.Eme-Ziri, D.Martin et JP Maujard


Pour le PDG de Veolia Antoine Frérot par exemple, cité dans le journal Les Echos, 

"mises à part les TPE et les PME, le Front national affiche une vision de grande défiance vis-à-vis des entreprises, alors que ce sont elles qui créent des richesses et des emplois".

Quant à la sortie de l'euro, ce serait selon lui

"une catastrophe pour les entreprises françaises et les habitants. Elle se traduirait par la hausse du prix des matières premières et des biens importés, ainsi que le renchérissement de beaucoup d'investissements industriels. En effet, pour vendre, il faut produire, et pour produire, il faut des machines-outils : or 90 % de celles utilisées en France proviennent de l'étranger".


"Comme dirigeant d'un grand groupe industriel et comme citoyen convaincu de la rupture historique que la construction européenne représente, je ne peux rester silencieux", clame pour sa part dans le quotidien économique le président du comité exécutif du groupe Solvay, Jean-Pierre Clamadieu.
Car selon lui, ce vote "menace lourdement l'avenir en s'attaquant directement à près de soixante ans d'histoire commune autour de la construction européenne".

Pour le PDG d'Atos, Thierry Breton, "l'élection de Marine Le Pen, que son programme soit appliqué ou pas, créerait immédiatement une incertitude dévastatrice. Avec pour conséquence mécanique une explosion des taux sur la dette française, dès le lendemain matin de l'élection, et un élargissement très significatif de l'écart de taux avec l'Allemagne".
"A un horizon de 24 mois, la charge de la dette doublerait, passant de 45 à 90 milliards d'euros (par an, NDLR) au minimum. L'impôt sur le revenu des Français rapportant 80 milliards, il faudrait l'augmenter de 50% - sans même parler du reste du programme, dont le coût dépasse 100 milliards d'euros", ajoute-t-il dans Les Echos.

Le PDG du groupe aéronautique européen Airbus, Tom Enders, a lui apporté un soutien écrit au candidat d'En Marche, l'assurant de son "plein soutien pour le deuxième tour de l'élection ainsi que pour les élections législatives qui suivront".
"L'engouement que tu as réussi à susciter est pleinement mérité: tu incarnes de manière très concrète le changement", écrit-il dans une lettre informelle dévoilée sur le réseau Twitter. "Je ne doute pas de ta volonté et de ta détermination à mener les réformes économiques qui s'imposent", ajoute-t-il.

En tant que président du Medef, Pierre Gattaz avait assuré dès le 24 avril à l'AFP n'avoir "pas l'ombre d'une hésitation" sur le soutien de son organisation à Emmanuel Macron, tout en indiquant ne pas vouloir lui donner de "blanc-seing".
Il y a "clairement un candidat, Marine Le Pen, extrêmement dangereux par son programme économique et social, de sortie de l'euro, de sortie de l'Europe, d'augmentation de la dépense publique et donc des impôts, et de repli sur soi-même", avait-il alors justifié.

Le président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) François Asselin a de son côté souhaité garder sa "neutralité", avertissant seulement que la France ne relèverait la tête que si l'environnement était "porteur pour les entreprises".
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