Alors que le magazine Le Point classe l'hôpital de Trévenans parmi les 50 meilleurs hôpitaux de France, une pétition a été publiée en ligne pour dénoncer les dysfonctionnements de cet établissement très régulièrement pointé du doigt. Explications.
Le Magazine Le Point a publié, comme chaque année, son classement des établissements hospitaliers français. L'Hôpital Nord Franche-Comté apparaît en bas de tableau, à la 46ème position.
Pourtant cet établissement est très souvent pointé du doigts par ses usagers comme nous l'écrivions en décembre 2017. En mars 2018, une soignante de cet hôpital nous confiait également son mal être (lire notre article). Suivi par un psychiatre d'Héricourt, ce dernier nous avait expliqué : "Je vois affluer dans mon cabinet des soignants et du personnel administratif de cet hôpital. Ils viennent avec une pathologie qui n’est pas une spécificité psychiatrique particulière mais pour lesquels on peut établir un lien direct et certain avec leur activité professionnelle."
Récemment, une pétition a été mise en ligne pour dénoncer la mauvaise prise en charge des patients au sein de l'hôpital Nord Franche-Comté. Intitulée "Alerte sur les urgences de Trevenans", elle a été créée par Martine Jordon, qui espère bien qu'Agnès Buzyn, ministre de la Santé, se penche sur ces "nombreux dysfonctionnements".
L'hôpital Nord Franche-Comté dans le top 50
Alors comment l'hôpital de Trévenans se retrouve-t-il dans le classement des meilleurs hôpitaux de France du magazine Le Point ? Pour répondre à cette question, nous avons contacté l'un des journalistes à l'origine de cette étude. Jérôme Vincent est journaliste au Point et co-auteur de ce palmarès 2018. Ce dernier nous a éclairé sur la méthodologie employée pour réaliser le classement, qui existe depuis 22 ans.
"Pour établir nos classements des meilleurs hôpitaux et cliniques dans respectivement 70 et 44 disciplines médicales et chirurgicales, nous avons adressé un questionnaire, le 15 janvier 2018, à 582 établissements publics ou privés à but non lucratif et à 575 établissements privés à but commercial. L'essentiel des questions portent sur les moyens matériels et humains dont disposent ces structures et qui garantissent un niveau plus ou moins élevé de sécurité et de qualité des soins en chirurgie et dans les spécialités médicales" explique le dossier du Point, au chapitre méthodologie.
"On ne prend pas en compte les relations sociales"
"Notre méthodologie repose, selon les classements et les spécialités, sur différents critères. Entre trois et 15 critères. Les critères sont variables et ils ont un poids différent. L'un d'eux a un poids important : le nombre de séjours hospitaliers pour telle prise en charge médicale par an. Tous ces critères sont des critères qui renvoient à un volume d'activité, un pic d'activité, l'utilisation de certains moyens plus modernes que d'autres" nous a expliqué Jérome Vincent.
"On ne prend pas en compte les relations sociales au sein de l'établissement ni l'aspect subjectif que peuvent avoir les soignés, ou leur entourage, par rapport à leur prise en charge au sein d'un établissement. On a aucun critère de satisfaction à notre disposition sur le plan national, pour l'ensemble des établissements publics et privés de France. Si on en avait un on l'utiliserait. En aucun cas on utilise des indicateurs qui renvoient à l'ambiance de travail, comme le taux d'absentéisme par exemple. C'est l'une des données les plus secrètes à l'hôpital. On n'évalue pas non plus les services d'urgences" nous a confié le journaliste spécialisé, qui conclu : "Certes il peut y avoir de mauvaises choses qui se disent sur l'hôpital Nord Franche-Comté, mais dans la réalité cet établissement accueille beaucoup de patients et ce dans de nombreuses activités".