Près de huit ans après les faits, la défenseure des droits a demandé une procédure disciplinaire à l'encontre du gendarme auteur des tirs qui ont coûté la vie à Jérôme Laronze, agriculteur à Trivy (Saône-et-Loire).
Enfin une avancée ? Ce mardi 28 janvier, la défenseure des droits Claire Hédon a publié les conclusions de son enquête dans l'affaire Jérôme Laronze. D'après le journal "Le Monde", qui a consulté la publication, elle a saisi "le ministre de l'Intérieur afin qu'il engage une procédure disciplinaire à l'encontre du gendarme" dont les tirs ont ôté la vie à l'agriculteur.
Tué après une confrontation avec les gendarmes
Pour rappel, les faits se sont produits près de huit ans plus tôt. Le 11 mai 2017, Jérôme Laronze, éleveur à Trivy (Saône-et-Loire), reçoit une visite des services vétérinaires. Il se dit harcelé par l'administration, qui l'a déjà contrôlé plusieurs fois au cours des années précédentes. Alors qu'il fait face à la confiscation de son cheptel, il prend la fuite - le début d'une cavale qui va durer neuf jours.
► À LIRE AUSSI - La famille de Jérôme Laronze, agriculteur tué par un gendarme, réclame toujours un procès : "sept ans que la plaie reste ouverte"
Les gendarmes retrouvent sa trace jeudi 20 mai sur un chemin de terre de la commune de Trivy, à une vingtaine de kilomètres de son exploitation. Selon les forces de l'ordre, Jérôme Laronze, au volant d'un véhicule, tente de s'échapper et leur fonce dessus. L'un des agents ouvre le feu à cinq reprises. Trois des tirs atteignent l'éleveur : deux dans le dos, un dans la cuisse.
Le gendarme est mis en examen dans la foulée pour "violence avec arme ayant entrainé la mort sans intention de la donner". Il plaide cependant la légitime défense, hypothèse contestée par la famille de la victime. "Avec deux balles dans le dos, où est la légitime défense ?", s'interrogeait auprès de France 3 Bourgogne Marie-Pierre Laronze, sœur de l'agriculteur, en mai 2024.
Plusieurs manquements potentiels pointés
La défenseure des droits note elle aussi, après étude de l'analyse balistique, que le gendarme "se trouvait sur le côté du véhicule" de Jérôme Laronze, "hors de sa trajectoire, lorsqu'il a fait usage de son arme", et "a continué à tirer alors que le véhicule [...] s'éloignait". Toujours citée par "Le Monde", elle estime que l'agent n'a "pas respecté le principe d'absolue nécessité et de proportionnalité en usant de son arme de service à cinq reprises".
► À LIRE AUSSI - Agriculteur abattu par un gendarme : ce qu'il faut savoir sur l'affaire Jérôme Laronze, toujours sans procès
Les proches de Jérôme Laronze ont par ailleurs déposé deux plaintes complémentaires, pour non-assistance à personne en danger et pollution de la scène de l'infraction. Deux points également soulevés par la défenseure des droits dans son enquête.
Le rapport rendu public, le ministère de l'Intérieur doit désormais prendre une décision d'ici deux mois. Contactés par France 3 Bourgogne, la famille de Jérôme Laronze et le collectif de soutien formé après son décès n'ont pas encore réagi.