"Beaucoup ne pourront plus travailler" : les micro-crèches en colère face à un décret plus pénalisant que novateur

Les micro-crèches se sont mobilisées lundi 3 février contre un projet gouvernemental voulant augmenter les normes d'encadrement et de formation du secteur. Un décret qui mettrait en péril de nombreux emplois et qui n'est pas au goût des professionnels du secteur, comme à La Cabane d'Achille & Camille, à Mâcon.

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Depuis l'annonce du gouvernement de la possible mise en place d'un décret visant les micro-crèches, les professionnels du milieu sont bousculés. Des personnes ayant passé le CAP petite enfance ne pourront parfois plus exercer leur métier, car ceux-ci ne devront pas dépasser 40 % des effectifs d'un établissement privé. Ce lundi 3 février, c'était donc la journée "noire" dans les micro-crèches, comme à la Cabane d'Achille & Camille à Mâcon (Saône-et-Loire), où l'on dénonce ce projet gouvernemental.

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Les micro-crèches en colère face à un décret plus pénalisant que novateur. ©Guillaume Ploye - France Télévisions

"Tous nos salariés sont compétents, peu importe leurs diplômes"

Une situation illogique pour de nombreuses micro-crèches. Pour Thibault Paul, gestionnaire de l'établissement mâconnais, ce texte n'a ni queue ni tête. "Pour nous ce décret n'est pas possible, on perdrait trop d'effectifs. D’autant plus que tous nos salariés sont compétents, peu importe leurs diplômes".

Si tout le monde doit retrouver un travail, ça risque d'être compliqué

Amélie

Salariée d'une micro-crèche et titulaire d'un CAP

En leur sein, près de trois salariés sont diplômés d'un CAP, comme Amélie Blanc. De son côté, c'est l'incompréhension. "Si ce décret passe, je devrais peut-être trouver un autre travail, le temps de me former. Je ne pourrais plus alors exercer le métier que j'aime. Si tout le monde doit retrouver un travail, ça risque d'être compliqué", explique-t-elle.

"On risque de fermer des structures"

Du côté de la Cabane d'Achille & Camille, ce que l'on craint le plus, c'est le manque d'effectifs et la possible fermeture d'établissements. "Passer à seulement 40 % des CAP comme le veut le décret, c'est difficilement possible. Dans notre structure, il faudrait recruter trois autres personnes en remplacement et c'est compliqué d'avoir des personnes plus diplômées aujourd'hui", explique Laura Pacaud, éducatrice de jeunes enfants.

Il y en a beaucoup qui ne pourront plus travailler, et un bon nombre d'entre eux seront licenciés

Laura Pacaud

Educatrice de jeunes enfants

Sur place, les salariés de la micro-crèche le constatent bien et en sont même l'exemple, plus de la moitié des effectifs sont diplômés d'un CAP petite enfance. "Il y en a beaucoup qui ne pourront plus travailler, et un bon nombre d'entre eux seront licenciés pour être remplacés par des professionnels plus qualifiés", affirme l'éducatrice.

Une situation qui a poussé les différentes entreprises du milieu à se mobiliser contre ce projet gouvernemental qui du côté de la cité mâconnaise paraît plus handicapant que novateur.

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