Face à la grippe, les hôpitaux en plan blanc : "La campagne de vaccination n'a sans doute pas donné les résultats escomptés"

Le centre hospitalier de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, fait partie de ceux qui ont déclenché le plan blanc. Une quarantaine de lits supplémentaires ont du être ouverts.

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"C'est très compliqué, très tendu, très chargé sur le plan médical", confie Philippe Collange-Campagna, le directeur du centre hospitalier William-Morey de Chalon-sur-Saône. Ce vendredi 10 janvier, il dresse avec ses adjoints, les docteurs Sylvain Rollot et Jérôme Coutet, un état des lieux difficile en ce début d'année. Principale cause : les affections respiratoires, en particulier l'épidémie de grippe.

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Des interventions déprogrammées et des dizaines de lits ouverts

L'hôpital de Chalon fait partie de la petite centaine d'établissements ayant déclenché le plan blanc. "Celui de Montceau-les-Mines l'a activé dans la journée", ajoute Philippe Collange-Campagna. À Chalon, cela se traduit par l'ouverture d'une quarantaine de lits supplémentaires : 

  • 30 lits environ dans les services classiques
  • 11 lits débloqués dans l'hôpital de semaine, grâce à la déprogrammation de certaines interventions de médecine non urgentes
  • 3 lits supplémentaires en réanimation.

"Ça fait beaucoup", commente le directeur qui confirme que de nombreux patients sont admis pour des cas de grippe plus ou moins sévères, les plus graves étant admis en réanimation. "Ce sont des dyspnées, de l'essoufflement, un état général de fatigue, de la fièvre, il peut y avoir des surinfections au niveau broncho-pulmonaire", liste Sylvain Rollot. Certains malades souffrent aussi d'autres pathologies et peuvent décompenser à cause de la grippe. 

Augmentation "considérable" des appels à la régulation

Pour faire face à cette épidémie, depuis le 2 janvier, l'hôpital William-Morey a décidé de réguler ses urgences 24 heures sur 24. Il n'est plus possible, sauf urgence vitale, de pousser la porte des urgences : tout passe par la médecine de ville ou par la régulation du Samu. 

"Cela a eu pour conséquence d'augmenter considérablement le travail de la régulation et des médecins-régulateurs", indique le directeur Philippe Collange-Campagna. "Ils traitent plus de 1 200 dossiers par jour, et deux fois plus d'appels téléphoniques."

On a aussi dû accélérer les sorties des patients.

Pour l'instant, le centre hospitalier n'est pas en sous-effectif mais "a besoin de mobiliser des soignants". Certains ont donné leur accord pour effectuer des heures et des jours supplémentaires. "On a aussi dû accélérer les sorties des patients, pour les orienter vers les soins de suite. Nous ne sommes pas encore sortis de la difficulté."

"La campagne de vaccination n'a sans doute pas donné les résultats escomptés"

Une idée circule aussi cet hiver : la grippe semble plus agressive que d'ordinaire. Qu'en disent les soignants ? "Ce qu'on pense, c'est qu'il est plus virulent, qu'il circule plus vite et que la campagne de vaccination n'a sans doute pas donné les résultats escomptés", commentent les dirigeants de l'hôpital de Chalon-sur-Saône.

Soit il n'y a pas eu assez de gens vaccinés, soit le vaccin n'est pas assez efficace.

L'hôpital rappelle qu'être vacciné ne protège pas à 100 % du virus. "Il n'empêche pas d'avoir la grippe, il diminue les effets et le risque de formes graves", explique Jérôme Coutet, pharmacien à l'hôpital de Chalon et chef de pôle médico-technique. "Dans les Ehpad, beaucoup de personnes âgées vaccinées ont tout de même la grippe. Mais il est important de rappeler que le vaccin minore les symptômes, même s'il n'empêche pas la propagation du virus." 

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Y a-t-il un profil type des malades de la grippe ? "On voit souvent des gens âgés voir très âgés, 85, 90, 95 ans, des patients des Ehpads", note Sylvain Rollot. "Mais il y a aussi des gens de 55 ans."

Enfin, la grippe n'est pas le seul virus qui circule cet hiver. Il y a aussi le covid, "mais ce n'est vraiment pas la problématique majeure", juge l'hôpital. D'autres malades sont aussi admis pour le VRS, ou "virus respiratoire syncitial", qui est une maladie courante de l'hiver. 

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