Au fil des pages de son dictionnaire "Les mots oubliés de la forêt et du bois", Pierre Rousselin fait revivre le vocabulaire lié au bois. Des milliers de mots et de réalités anciennes à redécouvrir.
Les Inuits ont une vingtaine de mots pour parler de la neige et de la glace.Combien de mots avaient les anciens Bourguignons pour parler de la forêt, des usages et des métiers liés au bois ?
Des milliers assurément !
Le Chalonnais Pierre Rousselin, forestier, fils de forestier et petit-fils de forestier, a réuni ce vocabulaire dans un dictionnaire intitulé "Les mots oubliés de la forêt et du bois".
Il lui a fallu dix ans pour remonter le fil de ces mots et retrouver tous les vieux métiers nés de cette civilisation, qui vivait grâce à la forêt.
Parmi les métiers anciens :
- le formier : synonume de sabotier, devenu par la suite celui qui fabrique des formes pour les chaussures ou les chapeaux
- le balossier, fabricant de balais
- le roullier : débardeur
- le bouchonnier qui fabrique les bouchons
La multitude de mots montre l'importance de la forêt pour les habitants de la région.
Les mots liés au flottage du bois, commerce qui reliait le Morvan à Paris, sont légion dans ce livre.
En 1850, la capitale consommait en effet 1 million de stères de bois qui venait directement, par flottaison, des forêts morvandelles.
Avec 16 millions d'hectares, la forêt a retrouvé sa superficie du Moyen-Age mais elle n'est plus la ressource principale et le lieu d'approvisionnement en matières premières qu'elle était autrefois pour de nombreux artisans.
Un reportage de Michel Gillot, Christophe Gaillard, Francis Nivot et Laurence Crottet-Beudet
Avec Pierre Rousselin, auteur du livre Les mots oubliés de la forêt et du bois