Un parc photovoltaïque flottant est en cours d’installation près de Gueugnon, en Saône-et-Loire. Ces panneaux solaires sont posés sur l’eau, dans les gravières de l’Arroux - d’anciennes carrières de granulats remplies d’eau.
Autrefois, on exploitait le sable et les granulats dans ces carrières. Depuis, les gravières de l’Arroux ont été remplies d’eau et forment un petit archipel lacustre autour de Rigny-sur-Arroux et Gueugnon (Saône-et-Loire). Aujourd’hui, elles se transforment à nouveau : une centrale solaire “flottante” est en train d’être installée dans cinq de ces anciennes gravières.
40 000 panneaux solaires
Au total, 40 000 panneaux solaires seront installés d'ici juillet 2025, pour un raccordement prévu en août. "Un tiers de ces panneaux sont d'ores et déjà posés, sur deux gravières", indique Antoine Huard, directeur général de Verso Energy, le porteur de projet. Les travaux de terrassement ont commencé en septembre 2024. Le chantier a dû se faire rapidement, "pour ne pas empiéter sur la période de reproduction de la faune des gravières", précise Antoine Huard.
Les gravières de l'Arroux sont le“premier projet solaire flottant d’ampleur en Bourgogne-Franche-Comté”, se félicite Verso Energy dans un communiqué.
Ce producteur travaille sur d'autres chantiers en France dans les domaines de l’agrivoltaïque, la production d’hydrogène et de carburants de synthèse. “Notre mission est de rendre possible un mix énergétique décarboné et compétitif comportant une forte proportion d’énergies renouvelables”, indique l'entreprise.
À quoi va servir l’électricité produite ?
Selon les prévisions, la centrale des gravières de l’Arroux devrait produire chaque année plus de 26,4 gigawatts-heure d’électricité. “Soit l’équivalent de la consommation de 12 000 personnes", précise l'entreprise. L'énergie produite sera vendue au réseau, qui redistribuera ensuite aux foyers via les différents fournisseurs d'électricité. "Mais selon les lois de la physique, l'électricité ira d'abord au plus proche, donc aux habitants de Rigny et de Gueugnon", précise Antoine Huard.
Verso Energy vante “un projet exemplaire de reconversion d’anciennes carrières” qui permettra de “revaloriser le foncier artificialisé” tout en préservant la nature. Un bureau d’études indépendant a en effet été chargé d’un suivi de la faune et de la flore des gravières, “visant à mieux mesurer l’impact des installations photovoltaïques flottantes sur les écosystèmes”. Les résultats de ce suivi sera partagé aux autorités environnementales, annonce Verso Energy.
Qui finance le chantier ?
L’installation de la centrale solaire des gravières de l’Arroux est chiffrée à 24 millions d’euros. La banque BNP Paribas finance à hauteur de 16 millions d’euros, auxquels s’ajoutent un apport de 4,9 millions d’euros par Verso Energy. Le producteur table également sur un financement participatif, dont le montant total souhaité s’élève à 2,4 millions d’euros.
Ce financement est ouvert aux habitants des départements voisins, en Bourgogne, dans le Rhône, en Franche-Comté ainsi que dans l’Allier.
Ce 31 janvier, alors qu'il reste 33 jours avant la clôture du financement participatif, seul un quart du financement voulu a été obtenu (613 000 euros sur 2,4 millions). Mais même si l'objectif n'est pas atteint,"cela ne conditionne pas la poursuite du projet", assure Verso Energy : en cas de manque, le producteur compensera sur ses fonds propres.