Elles feront leurs débuts au Salon de l'agriculture 2025 : Ritournel et Trinité, deux génisses charolaises d'exception

Ritournel et Trinité, deux génisses nées et élevées en Saône-et-Loire, se rendront le 22 février prochain au Salon de l'agriculture 2025. Pour leurs éleveurs, ce sera une grande première. Ils racontent.

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Il ne s'était pas rendu au Salon de l'agriculture depuis plus de 30 ans. Cette année, Jean-Charles Ducrot, agriculteur à Changy (Saône-et-Loire), fera pourtant le déplacement pour une occasion "qui n'arrivera plus jamais dans [s]a carrière". L'éleveur a en effet été sélectionné pour présenter l'une de ses bêtes aux visiteurs : une belle génisse charolaise nommée Ritournel.

"Aller ou pas au Salon, ce n'est pas vraiment une question de volonté", explique l'exploitant de 55 ans. "C'est surtout une question d'avoir ou non la bonne bête à présenter. Ritournel, c'est une jolie bête qui remplissait toutes les conditions, alors je me suis dit que j'allais essayer et en fin de compte, ça a marché".

Ritournel, génisse charolaise élevée par Jean-Charles Ducrot, agriculteur à Changy (Saône-et-Loire). © AGENCE GINGKO RP

La génisse a été sélectionnée à l'issue d'une visite de l'Organisme de Sélection Charolais France, début novembre 2024. Parmi les 30 candidates, seules six ont été retenues par le jury. L'une est originaire de Haute-Loire, les cinq autres de Saône-et-Loire - dont Trinité, élevée par Hervé Maréchal qui emmènera, lui aussi pour la première fois, une bête au Salon.

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"C'est une vraie fierté qu'elle ait été sélectionnée, surtout qu'elle est la plus jeune de toutes les génisses sélectionnées", confie-t-il. Installé à Toulon-sur-Arroux, il explique avoir "des bêtes de cette morphologie tous les ans", mais n'avoir "jamais franchi le pas d'en présenter" par crainte du dressage à effectuer.

Lavages réguliers, marche au licol...

Car si toutes ces Charolaises feront le voyage jusqu'à Paris pour parader et non concourir, un entraînement particulier est de rigueur. "Le plus important, c'est de leur apprendre à marcher au licol", détaille Jean-Charles Ducrot. "Quand on n'a jamais fait ça, c'est un gros travail, car il faut apprendre à la génisse qu'elle est dominée, qu'elle n'est pas la maîtresse."

La génisse Trinité dans son élevage de Toulon-sur-Arroux (Saône-et-Loire). © HERVÉ MARÉCHAL

"Le dressage, c'est un moment de stress pour la bête comme pour l'éleveur", abonde Hervé Maréchal. "Même des animaux en lesquels on a confiance peuvent avoir des réactions aucquelles on ne s'attend pas et qu'on ne maîtrise pas toujours. Jusque là, c'est ce qui nous avait freiné. Et puis l'envie d'essayer a fini par prendre le dessus."

Trinité a un bon tempérament, ce qui a facilité le dressage. Aujourd'hui, elle marche plutôt très bien au licol. Mais il faudra voir quand elle sera dans le monde.

Hervé Maréchal,

éleveur bovin

Lui-même est pourtant un habitué des concours : "on présente des animaux presque tous les ans dans des événements locaux, mais pas forcément des bêtes de boucherie, plutôt des bêtes de reproduction. Donc ça demande tout de même de beaucoup s'en occuper." Outre le dressage, les participantes requièrent notamment des douches régulières - environ toutes les deux semaines - pour entretenir leur poil.

(Illustration) Un veau charolais et sa mère au Salon de l'agriculture 2024. © LISA GUYENNE / FRANCE TÉLÉVISIONS

Les présenter sous leur meilleur jour, c'est aussi tout l'enjeu de cette sélection. Et l'aboutissement, pour les éleveurs, d'un travail de longue haleine. "Ritournel, c'est simplement une jolie bête que j'ai envie d'emmener jusqu'au bout. Sa beauté fait qu'elle mérite d'aller là-bas", insiste Jean-Charles Ducrot, chez qui l'on sent un réel attachement pour sa génisse.

Les vaches seront acheminées à la Porte de Versailles le 21 février. Pour les admirer, il faudra vous rendre au ring du hall 1 le lendemain, samedi 22, entre 15 heures et 15 heures 30.

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