La faïencerie de Digoin, entreprise emblématique de Saône-et-Loire, est une nouvelle fois sauvée. Cette fois-ci, c'est la communauté de communes du Grand Charolais et la mairie qui viennent à sa rescousse en rachetant une partie des bâtiments.
Impossible de voir disparaître cette grande dame fragile au savoir-faire centenaire. La faïencerie de Digoin (Saône-et-Loire) mobilise une fois encore élus locaux et salariés. La communauté de communes du Grand Charolais et la mairie de Digoin viennent d'annoncer qu'elles allaient racheter plus de 12 000 m² de bâtiment. De quoi redonner du souffle à l'entreprise et à ses 49 employés, menacés par un contentieux sur les loyers entre le propriétaire et l'actuel exploitant.
Cela représente un investissement total de 200 000 euros. "Ça va permettre de diminuer les charges qu'il supportait. À la fois les loyers qu'il n'aura plus à payer, mais également la fiscalité qui était importante", précise Fabien Genet, sénateur de Saône-et-Loire. Dans cette commune de 8 000 habitants, la municipalité a aussi mis la main à la poche à hauteur de 40 000 euros.
"C'est un soulagement"
Ici, tout le monde ou presque a un lien avec l'entreprise. "On ne peut pas laisser ces familles dans le désarroi et on croit fortement à la capacité de rebondir de cette entreprise qui nous tient vraiment à cœur", indique Magalie Ducroiset, première adjointe au maire de Digoin et vice-présidente de la communauté de communes du Grand Charolais.
Parmi ces familles, il y a celles de Christophe ou d'Isabelle. Tous deux affichent plus de vingt ans de carrière au compteur. Après avoir vécu quatre reprises et bien des rebondissements, ils sont touchés de ces nouveaux soutiens. "Nous sommes encore là aujourd'hui. Nous devons nous y tenir, nous accrocher, être solidaires. Et je pense que nous y arriverons", confie Isabelle Cheminat, vendeuse au magasin d'usine de la faïencerie. "C'est un soulagement, ça prend les tripes en fait", ajoute Christophe Martin, chef de projet chez Sarreguemines International.
"Cette fois, je vais faire face à un bailleur constructif, qui a le même objectif que nous, c'est-à-dire sauver cette entreprise, sauver l'emploi, sauver cette industrie", détaille Ke Wang, président de Sarreguemines International. Le carnet de commandes relativement bien rempli devrait aider. La signature de la vente doit, elle, avoir lieu avant le 15 septembre.