"On se plaint du niveau des enfants mais on ferme des classes" : des parents d'élèves bloquent leur école pour dénoncer un projet de suppression de poste

Ce lundi 3 février, le blocage continue à l'école Aux Mille Couleurs de Perrecy-les-Forges (Saône-et-Loire). Parents d'élèves, élus municipaux et enfants se mobilisent depuis jeudi contre le projet de fermeture d'un poste d'instituteur à la rentrée prochaine, ce qui augmenterait le nombre d'élèves dans chaque classe.

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Ballots de paille et banderoles blanches. Devant l’école Aux Mille Couleurs, qui regroupe l'école primaire et maternelle de Perrecy-les-Forges, une trentaine de personnes étaient regroupées ce 30 janvier, mobilisées contre le projet de fermeture d'une de leurs classes.

Une manifestation calme mais inhabituelle pour cette petite commune tranquille de Saône-et-Loire. Parents dont les enfants sont inscrits à l'école du village, conseillers municipaux et élèves étaient regroupés devant le portail de l'établissement scolaire, qui n'a pas ouvert ses grilles jeudi en raison du blocage.

À l'initiative de ce rassemblement : un petit groupe de parents d'élèves, insurgés devant le projet surprise de fermeture de poste, et donc de classe, annoncé par l'Éducation nationale le 24 janvier dernier. C'est la mairie de Perrecy-les-Forges qui a appris la nouvelle par courrier. Très vite, les parents ont décidé de se mobiliser pour "tenter l'impossible".

Élèves, parents et élus mobilisés lors du blocage jeudi 30 janvier. © Céline Jusseau

À l'origine du projet : une baisse du nombre d'élèves

"Si on ne se retourne pas maintenant la classe va fermer et point." Remontée, Céline Jusseau, agricultrice et parent d'élève de l'école Aux Mille Couleurs depuis 7 ans, a bon espoir de couper l'herbe sous le pied du projet, qui doit être approuvé - ou non - au cours des vacances de février.

La jeune maman de deux enfants âgés de 10 et 7 ans explique les raisons qui ont mené l'Académie à envisager ce triste dessein : "Tout ceci est lié à une baisse d'effectif. On a actuellement 102 élèves répartis entre la maternelle et le primaire... Mais à la rentrée prochaine on risque de tomber à 95 inscrits." Une baisse du nombre d'élèves au sein de l'établissement qui mène l'Éducation nationale, en quête d'économies, à envisager la fermeture d'un poste. Une situation intolérable pour cette parent d'élève, notamment en raison des classes surchargées que ce projet induirait.

L'inspecteur propose de regrouper les CM1 et les CM2, ce qui ferait 27 élèves, plus deux AESH et un instituteur. Dans nos locaux trente personnes par salle, ça ne tient pas.

Cécile Jusseau, parent d'élève

D'autant plus que l'école de Perrecy-les-Forges accueille de nombreux enfants en difficulté : 15 enfants sont suivis par un RASED (Réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté), 3 élèves sont suivis par des AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) et 3 autres dossiers attendent une demande d'accompagnement. "Ce qui me semble contradictoire, c'est qu'on se plaint du niveau des enfants. Sauf que leur niveau baisse, mais on enlève des classes et des enseignants. On ne leur laisse pas leur chance, leur avenir est en jeu !", assène Céline Jusseau.

"Nos enfants ne sont pas des moutons". © Céline Jusseau

Un rendez-vous prévu à Mâcon lundi

Malgré le déplacement en urgence de l'inspecteur académique Guillaume Boulade jeudi, lors de la mobilisation, les manifestants souhaitent continuer leur mouvement jusqu'à ce que le projet soit annulé. Un blocage est de nouveau organisé ce lundi et pourrait être prolongé si les discussions prévues demain à Mâcon avec la secrétaire de la directrice académique ne donnent pas satisfaction aux parents.

S'il est accepté, le projet prendra effet à la rentrée prochaine.

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