Le personnel soignant des urgences de l'hôpital de Mâcon réclame davantage de moyens humains. Des revendications rejetées pour l'instant par la direction.
Ils continuent le combat pour améliorer leur condition de travail et préserver la qualité de soins. Voilà deux mois que les urgentistes du centre hospitalier de Mâcon sont en grève. Et les raisons ne manquent pas, selon les membres du personnel que nous avons rencontré.
"Il y a quelques semaines, une collègue s'est retrouvée à gérer deux services à elle toute-seule. C'est-à-dire quarante patients", explique Véronique Terrenoire, aide-soignante. "En terme d'insécurité pour les patients, c'est quand même quelque chose de terrible".
"La vocation ça va bien cinq minutes"
Les soignants sont à bout de souffle. Dix arrêts maladies ont été comptabilisés en juin, soit un quart des effectifs. Ces grévistes exigent le recrutement de six personnels-soignants pour les services de jour, comme de nuit. La direction, qui n'a pas répondu à nos sollicitations, propose pour le moment, seulement trois renforts."L'hôpital peine à recruter. Il manque de candidats, il manque d'attrait aussi. Les CDD s'enchaînent, on ne titularise plus, regrette Loïc Charpantier, infirmier. La valorisation salariale n'est pas du tout là, les nuits ne sont pas du tout valorisées. On gagne une misère à travailler de nuit, il n'y a rien de motivant dans tout ça. Donc la vocation ça va bien cinq minutes. Je l'ai encore, mais tout s'essouffle."
Les urgentistes comptent poursuivre ce mouvement de grève jusqu'à la fin de l'été.