Manuel Valls a estimé mardi à l'Assemblée nationale que "la filière nucléaire a un avenir" et constituait "une force" pour la France, malgré les difficultés au sein du groupe Areva.
"Je suis convaincu que la filière nucléaire a un avenir, que c'est une force pour notre pays", a insisté le Premier ministre, interpellé par le député UMP du Vaucluse, Julien Aubert. "Aucun licenciement en France n'est envisagé (au sein d'Areva, ndlr) et les sites de production doivent être préservés", a aussi réaffirmé le chef du gouvernement, également interrogé sur l'avenir du groupe nucléaire français par le député écologiste de Paris, Denis Baupin. Areva "souffre d'une conjoncture dégradée du marché nucléaire mondial depuis l'accident de Fukushima" mais aussi de "problèmes structurels importants et de problèmes de management incontestables", a expliqué M. Valls lors de la séance des questions d'actualité.
Le groupe a annoncé le 7 mai qu'il allait supprimer 5.000 à 6.000 emplois dans le monde, dont 3.000 à 4.000 en France, dans le cadre de son plan de redressement. La firme nucléaire en difficulté, détenue à près de 87% par des capitaux publics, emploie actuellement environ 44.000 personnes dans le
monde, dont 29.000 en France. "Notre rôle, celui des pouvoirs publics, c'est de remettre le groupe sur pied car ces difficultés (...) ne doivent pas faire oublier les compétences uniques" des salariés d'Areva, a affirmé le Premier ministre.
"Ces compétences sont un enjeu essentiel pour la France car nous aurons besoin d'une filière nucléaire en ordre de marche pour répondre d'abord aux enjeux du parc nucléaire national" mais aussi "aux opportunités qui existent à l'international", a-t-il argumenté devant les députés. "Trouver les bonnes solutions, c'est ce que nous sommes en train de faire sur la base de propositions qui seront faites par les responsables d'EDF et d'Areva", a garanti M. Valls pour qui le retour à "une situation économique soutenable" passe par "une restructuration sociale qu'il faut avoir le courage de mener".
Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, recevra les syndicats du groupe vendredi.