L'entreprise "Poule pour Tous" a organisé, sur un parking de Saint-Vallier, en Saône-et-Loire, une vente de 10 000 poules issues d'un élevage nivernais et destinées à l'abattoir. Ce mardi 14 janvier, les habitants des alentours se sont précipités pour les récupérer.
Des hommes et des femmes font la queue sur le parking du supermarché d'une enseigne bien connue de Saint-Vallier, une commune située à cinq kilomètres de Montceau-les-Mines, en pleine période des soldes. Ils ne viennent pas acheter des produits en promotion, mais plutôt accomplir un geste en faveur de la cause animale en récupérant des poules.
Ce mardi 14 janvier, la société 'Poule pour Tous', basée en Loire-Atlantique, organise une vente de 10 000 poules issues d'un élevage nivernais. "L'éleveur est un de nos partenaires. Il nous a appelés pour nous dire qu'il ne voulait pas les envoyer à l'abattoir. Il nous a demandé si nous pouvions faire quelque chose, et nous avons organisé cette opération," explique Thomas Dano, responsable de la structure.
Les premiers clients venus récupérer leurs poules sont ravis. Un homme vient d'acheter six poules. Il cherchait des pondeuses depuis quelque temps déjà. Lorsqu'il est tombé sur l'annonce, il n'a pas hésité. "On s'est dit que ce n'était pas trop compliqué de les acheter, que ce n'était pas très loin de chez nous, alors on est venu les chercher," explique-t-il.
Même enthousiasme chez un autre client. Cet homme, assez âgé, possède déjà 22 poules et trois coqs, mais lui aussi a décidé de participer à cette vente. "Je souhaite en reprendre un peu plus, agrandir mon cheptel, mais surtout en remplacer certaines qui commencent à devenir vieilles," explique-t-il, alors qu'il s'apprête à repartir.
Un client souligne le prix d'achat : "Quand on voit que c'est à 7 euros, on profite de venir là et puis ça les empêche d'aller à l'abattoir !"
Malgré leur âge, des poules encore pondeuses
"Poule pour Tous" récupère des poules ayant atteint leur pic de productivité. "Au bout de treize mois, les éleveurs sont obligés de nettoyer le bâtiment dans lequel elles vivent. Ils n'ont donc pas d'autre choix que de les envoyer à l'abattoir. C'est dommage, car elles n'ont pas fini de pondre," explique Thomas Dano. En moyenne, une fois ce pic passé, elles perdent 10 % de leur productivité chaque année.
Le fondateur de la société estime que cette production reste largement suffisante pour des particuliers. "Elles pondent encore 5 à 6 œufs par semaine," précise-t-il. Ce geste ne se limite pas à une simple valeur économique : il a aussi une portée sentimentale. "On leur rend service en leur disant : vous êtes moins productives, mais ce n’est pas grave," ajoute-t-il.
Ils sont 7 personnes à faire cela dans l'entreprise : "on est des sauveurs de poules !" dit-il en souriant.
L'homme aux 22 poules et trois coqs s'est lui aussi attaché à ses animaux. Il estime que "ces animaux sont tout aussi attachants qu'une femme. Elles nous rendent service, elles nous rendent joyeux. Avec ce que j'ai acheté, il y a de quoi faire." Il espère désormais que celles qu'il vient d'acquérir pondront encore longtemps, jusqu'à ce qu'elles soient vieilles.
Le 15 janvier, entre 13h30 et 15h30, 'Poule pour Tous' sera sur le parking du Bricorama de Beaune pour organiser une nouvelle vente de poules.