Pourquoi le vénérable club de Louhans-Cuiseaux, 17 années en deuxième division, est menacé de disparition

Le club de football de Louhans-Cuiseaux, qui évolue en Nationale 3, a lancé un appel à l'aide via une cagnotte participative. 127 000 euros sont nécessaires à la survie du club. La Direction Nationale du Contrôle de Gestion étudie ce mercredi 11 décembre les finances du club.

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MISE À JOUR : la DNCG a décidé ce mercredi 11 décembre l'encadrement de la masse salariale du Louhans-Cuiseaux FC. Le scénario du pire est donc évité pour le club, qui a jusqu'à la fin de saison pour équilibrer ses finances et redresser la barre sportivement.

"Financièrement, le club est en danger et nous avons besoin au plus vite de votre aide pour ne pas laisser mourir notre club de cœur !" annonce un communiqué sur le site de la cagnotte en ligne.

17 années en deuxième division

Le club de Louhans-Cuiseaux a connu une époque de gloire où il évoluait au niveau professionnel, entre 1981 et les années 2000, en Ligue 2 (anciennement 2ème division) avec quelques accidents de parcours (passage en National ou 3ème Division).

Actuellement en proie à des problèmes financiers et des résultats sportifs difficiles, le club est dernier de sa poule en Nationale 3. Michel Sylvain, ancien journaliste et supporter du club depuis toujours, ne cache pas son amertume : "C'est 'grandeur et décadence'. Naguère, Louhans-Cuiseaux représentait une entité sportive extrêmement dense sur toute la région, même sur tout l'échiquier national. Le club a vécu 17 années en ligue 2. Ce qui a été laissé pour compte à Louhans-Cuiseaux, c'est la formation et c'est ce qui fait très mal actuellement."

Celui qui a vécu les moments de gloire du club et qui les a partagés dans la presse écrite régionale et à la radio n'est pas tranquille à l'idée du passage devant la DNCG, la commission 'gendarme' du football : "Je suis inquiet sur le devenir du club, tout d'abord sur le plan financier, où il y a un déficit prévisionnel de 127 000 euros qu'il faut combler. Une cagnotte a été mise en ligne, mais malheureusement les gens ne répondent pas et les entreprises de la bresse louhannaise ne répondent pas non plus. C'est un handicap fondamental."

Pourtant Louhans-Cuiseaux a un passé éloquent : un quart de finale de coupe de la ligue, champion de France de Nationale 1 en 1998-1999. La même année, les scolaires du centre Henri Vincenot, c'est-à-dire les pensionnaires du centre de formation, étaient champions du monde scolaire à Cagliari, en Italie.

Un club avec le soutien de sa municipalité

Le club dans la tourmente, la municipalité de Louhans réaffirme son soutien et sa confiance. Frédéric Bouchet, le maire de Louhans, explique que le club est "dirigé de façon collégiale, avec des chefs d'entreprise, des gens qui connaissent les difficultés, très responsables. On les a rencontrés à plusieurs reprises, c'est des personnes qui peuvent défendre un dossier, qui peuvent apporter des solutions. Ils ont déjà pris quelques mesures pour faire des économies sur la masse salariale."

Là où la commune poursuit son effort avec le club, c'est dans l'entretien et l'amélioration des infrastructures. Louhans entretient le stade de Bram, "une charge de 280 000 euros annuels, pour une petite collectivité comme nous, c'est énormément d'argent. Avec l'ensemble des collectivités, il y a 88 communes qui se sont mises ensemble derrière le club, pour offrir à l'ensemble des clubs sportifs du monde du football et du rugby un terrain en synthétique qui est en cours de finition. C'est tout de même 1,2 M€ que nous engageons, donc on ne peut pas dire qu'on ne met rien."

Le maire de Louhans marque toutefois une frontière entre fonctionnement et subventions : "Par contre, de l'argent gratuit que l'on met dans le fonctionnement du club, ça c'est beaucoup plus difficile. Il y a un travail de fond que les dirigeants doivent faire sur leur club à trouver les bonnes économies, sans avoir à aller chercher l'argent facile qui est les subventions des collectivités."

La présidence du club dans la transparence 

Pascal Gauthier, vice-président du club, explique que toutes les informations ont été transmises à la DNCG. 

"Tous les documents ont été proposés à la DNCG, les bilans, le prévisionnel est juste. Les chiffres sont ce qu'ils sont, il manque 127 000 euros. C'est une somme, mais pour un club comme le nôtre, s'il y avait une mobilisation générale avec les économies qu'on fait, je pense qu'on pourrait les combler. On a une cagnotte, on est à 1920 euros avec 43 participants (en date du 10 décembre ndlr). Ne comptons pas là-dessus, on se fait beaucoup critiquer sauf que les gens qu'ils l'ont faite, ils ont eu le moyen d'avoir fait quelque chose. Nous on fera le maximum pour combler."

Alors pourquoi le club manque-t-il d'argent ? Les explications de Pascal Gauthier sont simples : "depuis le Covid, on n'a jamais pu reprendre le dessus : baisse des spectateurs, baisse du sponsoring - énormément - moins de spectateurs, moins de recettes de billetterie et de buvette, c'est inévitable."

Dans le détail, le club a additionné des charges : "On est allés jouer à Lons, mais cela nous a coûté 50 000 euros, qu'on n'a jamais pu retrouver. On a eu avec Dominique Prudent, organisateur des Nuits Bressanes, une deuxième soirée où le terrain était inondé et on n'a pas eu une recette de buvette, de l'ordre de 30 000 euros. Et puis cette année, on est tombés dans le groupe de la région parisienne. On s'en va 6 fois à Paris, regardez les frais : partir, louer un minibus, manger... tout cela entraîne des frais."

On n'a personne qui vient de l'extérieur, on n'attire plus personne.

Pascal Gauthier

président du Louhans-Cuiseaux FC

Pascal Gauthier revient sur le fait de jouer contre des clubs parisiens : "Vous jouez contre Mâcon, il y a 1500 spectateurs, contre Lyon, ça fait 1800 spectateurs, mais ils vont venir à combien de Poissy, de Neuilly ? On n'a personne qui vient de l'extérieur, on n'attire plus personne."

Le vice-président fait comprendre que le club cherche pourtant des solutions tous azimuts : "L'an dernier, on a fait une économie de 100 000 euros sur la masse salariale. Cette année on fait une économie de 200 000 euros sur la masse salariale. Le mercato arrive, peut-être que des joueurs vont partir... On économise, je vous promets ! On a des réunions tous les mois, on passe en revue tous les postes, et on en supprime. Mais le gros problème, c'est le sponsoring ! Dans le contexte économique actuel, on a beaucoup de petits sponsors et merci à eux... Avoir un club en N3, je souhaite d'y rester et de jouer les premiers rôles, mais en ce moment, on est au taquet, à moins de trouver un gros sponsor ! Croisons les doigts !"

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