Gifles, fessées, menaces, propos humiliants ... Des députés veulent "abolir" toute forme de violence faite aux enfants dans une proposition de loi présentée à la presse, ce mercredi 20 avril 2016, à Paris.
Société
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A l'origine de ce texte, trois députés : François-Michel Lambert et François de Rugy, élus écologistes des Bouches-du-Rhône et de Loire-Atlantique ainsi qu'Edith Gueugneau, apparentée PS de Saône-et-Loire. Leur porposition de loi vise à modifier le code civil et les nouveaux carnets de santé en y inscrivant noir sur blanc la prohibition de ces comportements, sans pour autant imposer de sanctions envers les contrevenants.
49 pays ont déjà aboli ces "violences éducatives ordinaires"
"Nul, pas même le ou les titulaires de l'autorité parentale, n'a le droit d'user de violence physique, d'infliger des châtiments corporels et des souffrances morales, ou de recourir à toute autre forme d'humiliation envers un enfant", peut-on lire dans ce texte.
"49 pays à ce jour dans le monde, dont 20 pays" dans l'Union européenne, "ont voté des lois interdisant toute forme de violence à l'égard des enfants", soulignent les députés dans l'exposé des motifs.
Fessées, gilfles, humiliations... des comportements inefficaces et destructeurs
Ces "violences éducatives ordinaires" sont "non seulement inefficaces", mais elles peuvent "
perturber le développement cérébral, l'affectivité, la relation avec les parents, entraîner des pathologies et (...) une perte de confiance et d'estime de soi", selon l'un des soutiens de l'initiative, le Dr Gilles Lazimi, maître de conférence à Paris VI. "Il ne s'agit
pas de mettre les parents en prison" mais de poser "une interdiction symbolique, éthique", précisent les parlementaires et leurs soutiens, parmi lesquels la pédiatre et ex-députée UMP Edwige Antier, qui avait déposé en 2010 une proposition de loi similaire.
Pas question de légiférer pour l'heure, selon le gouvernement
La ministre des Familles et de l'Enfance, Laurence Rossignol, a cependant exclu de légiférer sur ce sujet sensible, préférant faire "la promotion d'une éducation sans violence". Le nouveau "livret des parents", envoyé par les Caisses d'Allocations familiales (CAF) pendant la grossesse, souligne ainsi que "frapper un enfant n'a aucune valeur éducative" et que "les punitions corporelles et les phrases qui humilient (...) génèrent un stress et peuvent avoir des conséquences" sur le développement de l'enfant.