Les syndicats français et belges rencontraient ce lundi 21 janvier la commissaire européenne chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager. Ils lui ont redit leur opposition au projet de fusion entre le groupe français et l'allemand Siemens.
La Commission doit se prononcer d'ici au 18 février sur le projet de fusion entre le groupe français Alstom et le groupe allemand Siemens.
Margrethe Vestager "voulait savoir une dernière fois les arguments qu'on avait par rapport à ce projet d'absorption d'Alstom par Siemens. Nous lui avons redit" que "nous n'étions pas favorables à ce rapprochement" et "redonné nos arguments", a déclaré à la sortie de la rencontre Claude Mandar, délégué syndical central CFE-CGC d'Alstom.
Cette réunion se tenait à Paris alors que la Commission européenne hésite sur ce projet de fusion entre les activités ferroviaires d'Alstom et Siemens. Avant les syndicats, Mme Vestager avait rencontré le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
Les syndicats ont expliqué à la commissaire qu'ils n'étaient "pas contre une consolidation du marché européen (de l'industrie du) ferroviaire mais" hostiles à "ce pseudo rapprochement", notamment parce qu'ils n'ont "toujours aucune information" sur les quelque 500 millions de synergies prévues, a ajouté le délégué.
"Nous lui avons également rappelé que cette consolidation amènerait certainement une accélération de l'entrée de nos concurrents chinois en Europe plutôt que de les repousser", a-t-il souligné.
Devant la commissaire européenne, les huit syndicats français et belges ont parlé d'une même voix, avec "les mêmes analyses, mêmes conclusions, mêmes craintes", a souligné Vincent Jozwiak, délégué syndical central FO.
Ce projet, "ce n'est pas une fusion, c'est une distribution de dividendes et une absorption", a critiqué Daniel Dreger, secrétaire adjoint CGT du comité de groupe européen d'Alstom, ajoutant que M. Le Maire "a promis de recevoir l'intersyndicale avant le 18 février à Bercy".
Le ministre de l'économie français Bruno Le Maire a souhaité lui ce lundi de nouvelles règles de la concurrence en Europe, face à la montée en puissance des géants chinois.Dans un entretien au Journal du Dimanche, il jugeait que les conditions étaient "remplies pour que cette fusion soit réussie".