C'est l'incendie le plus meurtrier qu'ait jamais connu le petit département du Territoire de Belfort. Le 8 mars 1989, un incendie volontaire ravage l'ancien hôtel de l'Europe, dans le quartier de la gare.
Les victimes avaient toutes moins de 30 ans, et aujourd'hui encore les rescapés et les témoins restent marqués par ce feu qui a pris en pleine nuit.
L'incendie incontrôlable prend les résidents au piège
Vers 3h20 du matin, le feu se déclare dans l'ancien hôtel aménagé en plusieurs appartements de type F1 et F2 à l'angle de la rue Thiers et du boulevard Wilson.Malgré l'intervention rapide des pompiers, le feu devient rapidement incontrôlable. Les résidents paniqués sont piégés par les flammes, quatre d'entre eux se défenestrent pour tenter de survivre à la suffocation. Elles succomberont à leur chute. Les onze autres personnes décédées sont asphyxiées par les fumées de l'incendie, probablement dans leur sommeil. Les grandes échelles des pompiers sont sorties. Un locataire réfugié sur la corniche de son logement au troisième étage est retrouvé et récupéré par les pompiers.
A l'intérieur du bâtiment, l'incendie se propage de plus en plus rapidement et la situation devient infernale. Trois pompiers se blessent grièvement dans l'effondrement de l'escalier principal du bâtiment, cinq autres sont blessés, intoxiqués par les fumées.
Jean-Pierre Chevènement, alors maire de l'époque, se rend sur place face à l'ampleur de ce tragique événement :
J'ai demandé que les témoins, que tous ceux qui ont les éléments pour déterminer les causes du sinistre se fassent connaître et apportent leurs témoignages au commissariat de police. C'est tout à fait important que l'on sache exactement ce qu'il s'est passé."
Un des habitants avoue son geste incendiaire
La police scientifique se rend sur les lieux afin de déterminer les origines de l'incendie. Il s'avère que le rescapé de la corniche du troisième étage, un résident des appartements de 23 ans, Xavier Curtet est l'auteur de l'incendie. Il est confondu en 48 heures après l'incendie. Gardé à vue, il dit avoir mis le feu à 3 heures du matin aux poubelles de sa résidence. Il avoue par la suite 21 autres feux volontaires, sans jamais avoir expliqué ses gestes.
Lors de son procès à la cour d'Assises de Vesoul et du Territoire de Belfort en juin 1991, 2 ans plus tard, Xavier Curtet sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Une plaque commémorative pour ne pas oublier les victimes
30 ans après l'incendie, une plaque commémorative de ce drame est apposée pour ne jamais oublier les victimes de cet incendie meurtrier. Les familles des victimes endeuillées se sont toujours battues pour que ces tragiques accidents n'arrivent plus. C'est grâce à leur association que les tous logements doivent depuis le 8 mars 2015, soit 26 ans jours pour jour après le drame, posséder un détecteur de fumées.