C’est encore l’hiver pour nous, mais presque le printemps déjà pour les amphibiens qui vont quitter leur cachette hivernale pour aller se reproduire dans les mares et étangs. Dans le Territoire de Belfort, les bénévoles de la LPO s’organisent pour protéger les animaux.
Une tranchée creusée. Des filets au bord de la route. Des seaux pour recueillir ici et là, les grenouilles et crapauds. À Éloie dans le Territoire de Belfort, les bénévoles sont à pied d’œuvre. Du 1ᵉʳ février au 5 avril 2025, un dispositif de sauvetage routier d’amphibiens est mis en place. C’est le cas sur de nombreux secteurs en France particulièrement fréquentés par ces espèces.
Comment hibernent les grenouilles ?
Les amphibiens hibernent généralement de mi-octobre à mi-mars. Ils passent l'hiver dans des zones abritées comme des tas de feuilles, bois, souches, cailloux, anfractuosités. Lorsque les températures remontent et que les jours s'allongent, les amphibiens se réveillent et se déplacent vers les zones humides.
“Février, mars, c’est la période où ils vont se reproduire, donc ils vont aller vers la mare où ils sont généralement nés pour pondre” explique ce bénévole. Une période délicate, car les amphibiens traversent sans emprunter passage piétons !
"Dans les années 70, je me souviens, on revenait en Haute-Saône. Il y avait des grenouilles sur la route. J’en ai écrasé une centaine. En cours de migration, vous avez des quantités de grenouilles qui traversaient, et c’était l’hécatombe” se souvient Roland Gillet, 78 ans, bénévole aujourd’hui aux petits soins pour les batraciens.
Une prise de conscience, et des bénévoles au quotidien
Depuis les années 70, les associations de protection de la nature ont bien avancé. La LPO peut compter sur des bénévoles de tous âges quand elle lance un appel à sauver les grenouilles. Ici, à Éloie, une fois par jour pendant la période de migration, un bénévole viendra faire traverser les batraciens récupérés dans des seaux. Ailleurs, des passages à batraciens sont parfois construits.
Amphibiens, au menu du jour de nombreux prédateurs
"On ne se rend pas compte, quand on touche une petite chose, c’est comme une pyramide. Si vous enlevez un cube de la pyramide, il y a tout qui s’effondre. Donc enlever une grenouille, c’est priver de nourriture ceux qui vont la manger au-dessus, les prédateurs” ajoute Lucie Roussillo, responsable LPO. Parmi ces prédateurs figurent les oiseaux comme les hérons, chouettes, rapaces. La grenouille a aussi des prédateurs terrestres comme les serpents ou rats. Dans le monde, certaines tortues ou poissons-chats consomment également au menu des amphibiens.
Avec Emmanuel Rivallain et Laurent Brocard