La viande importée dans la restauration collective
Pour l'éleveur et président d'Interbev Bourgogne Franche-Comté, le problème vient des appels d'offre de la restauration collective réalisés à l'échelle européenne. "Dans ces appels d'offres, on privilégie le moins cher, souligne Jean-Pierre Fleury. Cette notion de "peu cher" fait que les entreprises françaises ne sont pas compétitives dans les marchés. Ce qui fait qu'aujourd'hui 70% les trois publics qui correspondent aux grands appels d'offre - cantines scolaires, de maisons de retraite et des hôpitaux - est nourrie avec des viande importées."C'est l'un de ces grands appels d'offre qui est actuellement au coeur d'une polémique. 7 500 tonnes d'un steak sans viande, en provenance de Pologne où il est autorisé de les commercialiser sous l'étiquette "steak haché", ont été distribués à quatre associations caritatives par une entreprise française.
Une fraude en bande organisée ?
Le secours populaire de l'Yonne compte dans ses frigos 800 kilogrammes de ces steaks, composés seulement d'amidon, de gras et de soja agglomérés. "Nous avons aussitôt appelé notre entrepôt frigorifique, qui les a cantonnés et les a ramenés au stock. il faut rassurer nos bénévoles et les personnes que nous accompagnons : aucune distribution n'a été effectuée dans l'Yonne," précise Monique Augé, la présidente de l'association.L'État et la filière viande bovine ont saisi la justice. Les deux entreprises impliquées dans cette fraude, le transformateur polonais et le distributeur français, risquent une condamnation pour tromperie en bande organisée, délit passible de 2 ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende.
Notre reportage à Saint-Martin-de-la-Mer (Côte-d'Or) et Auxerre (Yonne)
7 500 tonnes de "faux" steaks hachés livrés au Secours populaire de l'Yonne
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