Moins d'élèves dans les établissements tout en assurant une continuité pédagogique, ce sont les consignes délivrées par le Ministère de l'Education nationale. C'est aussi le protocole mis en place par le lycée Joseph Fourier d'Auxerre depuis une semaine. Explications.
C'est la priorité fixée par le Ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, Jean-Michel Blanquer. Limiter le brassage d'élèves dans les établissements scolaires. Un plan de continuité pédagogique a été présenté en ce sens, garantissant 50% de cours en présentiel pour chaque élève. Ce protocole doit s'appliquer selon l'appréciation des établissements concernés.
Accueil par demi-groupe et par demi-semaine
Au lycée Joseph Fourier d'Auxerre, les enseignants et la direction ont pris de l'avance. Depuis le mardi 3 novembre, l'enseignement fonctionne par demi-groupe et par demi-semaine. " C’est-à-dire que le lundi, mardi et mercredi on accueille le groupe 1, le jeudi et vendredi le groupe 2. Puis, la semaine d’après le lundi, mardi, mercredi le groupe 2 et jeudi et vendredi, le groupe 1 " développe Fabrice Rousseau, le proviseur. " Nous avons fait cela pour que les élèves aient une semaine de cours en présentiel sur 15 jours. L’autre temps, c’est en distanciel "." Cela permet de respecter une partie du protocole et de faire fonctionner la demi-pension, la cantine scolaire étant l'endroit où le virus peut le plus circuler. " poursuit Olivier Thiebaut, professeur d'histoire-géographie dans ce lycée d'Auxerre.
On n’avance pas au même rythme, mais on avance quand même. Et on avance mieux qu’au printemps.
Pour la méthode, libre à chaque enseignant d'adapter sa pédagogie. Fabrice Rousseau, le proviseur, détaille : " Certains enseignants font cours pour la moitié de classe présente et déposent du travail sur l’ENT [espace numérique de travail]. Charge est aux élèves en distanciel de le faire pour la semaine suivante. D'autres font leur cours en visio-conférence en même temps qu'en présentiel ".
Pour l'heure, c'est plutôt la première option qu'ont choisi les professeurs du lycée. La faute notamment à un matériel pas adapté :" En tant que professeur d'histoire-géo, je ne peux pas montrer de cartes aux élèves qui sont chez eux, le partage d'écran ne fonctionne pas toujours correctement " explique Olivier Thiebaut. Son proviseur abonde en ce sens : " Toutes les classes ne sont pas dotées de caméras ou de micros ".
Continuer à lutter contre le décrochage scolaire
En plus de veiller à la sécurité sanitaire des élèves, l'objectif de ce protocole était de garantir une continuité pédagogique. " On ne voulait surtout pas couper les élèves du lycée. Le décrochage scolaire a été très important pendant le premier confinement et on ne veut pas le revivre ", commente Olivier Thiebaut.À l'issue de la semaine, un conseil pédagogique aura lieu au lycée. L’occasion de tirer les premiers enseignements des deux dernières semaines : " Si on voit qu’il y a trop de fragilités dans la classe, on repassera au présentiel complet " conclut Fabrice Rousseau.