La réforme contestée des rythmes scolaires s'appliquera à toutes les écoles et les maires récalcitrants s'exposent à des "sanctions", a assuré lundi Najat Vallaud-Belkacem, la Ministre de l'Education à la veille de la rentrée scolaire pour 12 millions d'élèves.
En ce lundi de rentrée des professeurs, les nouveaux rythmes dans le primaire, qui s'appliqueront désormais aux 24.000 communes possédant une école, avec le rétablissement d'une cinquième matinée travaillée, ont dominé la traditionnelle conférence de presse de la nouvelle ministre de l'Education nationale, nommée la semaine passée. Comme toute réforme, elle engendre des "frottements ici ou là", mais "dans l'immense majorité des communes concernées (...) les choses devraient bien se passer", a estimé Mme Vallaud-Belkacem.
Selon la directrice générale de l'enseignement scolaire Florence Robine, "une vingtaine de communes" ont prévenu qu'elles boycotteraient la réforme. L'école "n'est pas une option, elle est obligatoire", a rappelé la ministre. Et "quand on se met en infraction à la loi, il y a des sanctions qui tombent". Le cas échéant, les préfets se substitueront aux élus pour ouvrir les écoles, a-t-elle mis en garde. "Est-ce que vous imaginez des enfants qui, du fait de la résistance ou de la mauvaise volonté de certains élus locaux, rateraient les premières heures de leur apprentissage de la lecture, de l'écriture ou du calcul? Où est-on?"
60% des Français contre la réforme
Mais, selon un sondage CSA pour RTL publié lundi, 60% des personnes interrogées désapprouvent cette réforme, alors qu'il y a un an 53% des sondés estimaient au contraire qu'il s'agissait d'une bonne chose. Pour les activités périscolaires, dévolues aux communes, mais dont de nombreux élus dénoncent les difficultés d'organisation et le coût, "nous espérons que les maires prendront leurs responsabilités" pour "donner chair à la réforme", a ajouté la ministre.
Pour Mme Vallaud-Belkacem, la rentrée se passera toutefois "pour le mieux", car elle "réunit les conditions" avec davantage de professeurs, des enseignants de nouveau formés, le lancement de la réforme de l'éducation prioritaire, le développement du numérique... Les rythmes "ne sont pas l'alpha et l'omega de cette rentrée", a-t-elle insisté.
Un jour avant les 12 millions d'élèves (dont 6 millions dans les écoles publiques), ce sont plus de 800.000 enseignants qui ont retrouvé leur classe lundi.
C'est "une rentrée étrange", selon Frédérique Rolet du Snes-FSU (secondaire). "On a ouvert toute une série de boîtes, mais on ne sait pas bien quel contenu on va leur donner." Certaines réformes ont abouti, comme la refonte de l'éducation prioritaire qui démarre cette semaine, en donnant des moyens supplémentaires aux établissements