Départ sous haute tension, à Gijon

Les 40 figaros sont partis ce midi de Gijon pour la troisième étape de la Solitaire. Un parcours de tous les dangers pour le trio de tête.

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«Avec cette météo incertaine, j’aimerais pas m’appeler Yann Eliès», lance Michel Desjoyeaux (TBS) à la cantonade, sur les quais de Gijon. A quelques mètres de lui, Eliès justement, piqué au vif, lui répond : «ben moi, avec cette météo incertaine, j’aimerais pas avoir deux heures de retard».

Desjoyeaux sourit, sans le regarder. Sur terre, la guerre psychologique commence avant le début des hostilités sur l’eau. Depuis le début de la Solitaire, l’ambiance n’a jamais été aussi électrique avant un départ.

Les skippers sont remontés comme des pendules. Cette troisième étape, entre Gijon et Roscoff, est celle de tous les dangers pour les leaders du classement... et pleines d’opportunités pour les autres, à la peine.

«Il faut y aller comme s’il ne s’était rien passé jusque-là», explique Frédéric Duthil (Sepalumic), second au général. «L’objectif est de conforter mon avance au général et de grapiller des minutes à Yann», ajoute-t-il, l’air plutôt serein.

Yann Eliès (Groupe Queguiner), solide leader avec 57 minutes d’avances sur Duhtil, est nerveux. Le skipper briochin avance à grands pas vers son bateau, il bout. «Ou je me laisse paralyser par la peur ou je vais chercher la gagne à Roscoff. Y’a pas 36 solutions. Et je choisis la gagne», assène-t-il.

Et puis, il y a Alexis Loison (Groupe Fiva). Tout sourire, il vit un rêve éveillé : «si on m’avait dit que je serais troisième avant la Solitaire, je l’aurais écrit tout de suite au marqueur indélébile ! Y’a pas de raison que ça change maintenant. Il faut que je puisse croire en moi, et j’y crois».

A 12h, le départ est donné face au promontoire abritant l’ancienne batteries de canons, gardant l’entrée du port de Gijon. Alors que la mer était désespérément plate quelques minutes avant le coup d’envoi, une masse nuageuse amenait du vent à point nommé : 10 à 15 noeuds de Nord-Nord Ouest.

Vincent Biarnes (Prati’Bûches) prenait le meilleur départ, partant bâbord amure devant toute la flotte. C’est lui qui s’élançait en tête vers le large, après le contournement de la dernière bouée du parcours côtier. Julien Villion venait ensuite. Puis le reste de la flotte, groupée.

Les 40 figaros en course sont attendus dimanche 16 juin, à Roscoff, après 436 milles de course.
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