Le commandant d'un Condor ferry et son second ont été condamnés à 18 et 12 mois de prison avec sursis mercredi en correctionnelle à Coutances (50) pour la mort d'un pêcheur de 42 ans lors d'une violente collision entre les deux bateaux en 2011 entre Saint-Malo et Jersey.
18 et 12 mois de prison avec sursis, ce sont les condamnations respectives du commandant d'un condor ferry et de son second, au tribunal correctionnelle de Coutances dans la Manche, pour la mort d'un marin-pêcheur suite à une violente collision en mars 2011 entre les deux bateaux.
Lors de l'audience le 26 juin, le parquet, jugeant la vitesse du ferry "totalement inappropriée" en raison de la brume ce jour-là, avait requis trois ans de prison dont un ferme contre le marin aux commandes du Condor Ferry, âgé de 59 ans. Il avait aussi requis trois ans dont six mois ferme contre son second, âgé de 48 ans.
Le commandant du ferry, aujourd'hui à la retraite, a également écopé mercredi de cinq ans d'interdiction d'exercer sa profession. Les deux prévenus ont en outre été condamnés à payer 8.000 euros à la veuve du pêcheur décédé et 3.000 euros à chacun de ses enfants au titre du préjudice moral. Les deux rescapés, présents à l'audience mais pas à l'annonce du jugement, recevront 2.000 euros chacun, et l'armateur du bateau 1.000 euros.
"C'est inadmissible. C'est ridicule. C'est rien du tout. J'ai l'impression qu'on peut tuer quelqu'un, détruire une famille et puis rien", a réagi la veuve, Delphine Lesaulnier, en pleurant. "Dans cinq ans il peut reprendre son bateau et faire la même chose", a ajouté une des filles de la victime, également en larmes.
Le 28 mars 2011 le Condor Vitesse, navire à grande vitesse (NGV) de 86,27 mètres, est entré en collision avec les Marquises, un caseyeur de 9,20 mètres. "Un TGV contre une 2CV", avait estimé l'avocate d'un matelot rescapé, Me Sabine Kragen, lors de l'audience. Le ferry a coupé en deux le bateau de pêche, tuant son patron, âgé de 42 ans. Ses deux matelots s'en sont sortis indemnes mais choqués. La mer était calme mais le brouillard limitait la visibilité à 20 ou 30 mètres.