C'est un nouveau coup dur pour l'agroalimentaire breton. Tilly-Sabco, (Guerlesquin-29) annonce la suspension de la production de poulets à l'export. Elle dit "avoir pris acte de la détérioration des conditions de marché de la filière". La partie export représente 90% de son activité.
Un millier d'emplois sont en péril, explique le groupe dans un communiqué. Tilly-Sabco, le numéro 2 de la volaille à l'export en Europe annonce qu'"l'absence de soutiens financiers des Pouvoirs Publics, la filière ne peut supporter à elle seule, malgré les efforts de productivité réalisés et qu'elle entend poursuivre, la mise à zéro des restitutions, l'effondrement des prix à l'export et le niveau très élevé de l'euro". Mille emplois seraient menacés, dont 340 chez Tilly Sabco.
Export : 90% de l'activité
Tilly-Sabco abattait 320 000 poulets jusqu'à il y a quelques mois, 240 000 aujourd'hui, ce n'est pas assez pour que l'abattoir soit viable, selon un cadre de l'entreprise. La direction a donc décidé de suspendre la production de poulets à l'export dès le 4 janvier 2014. Cette production représente 90% de l'activité de l'usine de Guerlesquin. Les 10% restants correspondent à la fabrication de saucisses de poulets. La direction de Tilly-Sabco prévient que cette décision "impactera gravement le niveau d'activité des couvoirs, des fournisseurs d'aliments, des éleveurs, de l'abattoir et des partenaires logistiques et de transport, et met en péril à très court terme plus d'un millier d'emplois bretons dans ces entreprises". Elle parle d'un millier d'emplois menacés.
Un cri d'alarme lancé par le PDG il y a 10 jours
Il y a dix jours, le PDG de Tilly-Sabco, Daniel Sauvaget avait lancé un cri d'alarme. À l'occasion de l'inauguration d'un atelier de production de saucisses de poulet (un investissement de 4 millions d'euros), il avait réclamé des "mesures d'urgence" pour sauver la filière avicole bretonne.Spécialisée dans l'abattage de poulets surgelés à l'export, sa société (340 salariés) est confrontée à la fin des restitutions européennes et à une concurrence brésilienne de plus en plus accrue. Ce jour-là, Daniel Sauvaget avait une nouvelle fois évoqué un rapprochement avec Doux, une alliance indispensable pour sauver les deux abattoirs. Mais Doux n'a jamais répondu.
Fin août, la direction de Tilly Sabco, avait annoncé aussi qu'elle allait réduire de 40% sa production. En cause déjà, la crise de la filière à l'export et la décision de la Commission européenne de stopper les restitutions.